En Province Kayanza, beaucoup d'enfants mineurs sont soumis à de pires formes de travail. La réalité est ainsi vécue au moment où ce vendredi 12 Juin 2015 était la journée mondiale dédiée à la lutte contre le travail des enfants. Au projet d'appui au système de protection des enfants AVSI, on indique qu'il faut la sensibilisation pour la prise de conscience des communautés afin de combattre ces pires formes de travail car la place de l'enfant n'est nulle part ailleurs qu'à l'école et surtout que son avenir en dépend.

Bon nombre de ces activités qu'exécutent ces enfants dont pour la plupart sont âgés de moins de 16ans, c'est notamment le transport sur la tête des vivres achetées au marché par des particuliers. On en trouve aussi qui sont employés comme domestiques dans les ménages avec un traitement mensuel variant entre 15000 et 30000 francs burundais.  Certains de ces enfants rapportent toutefois qu'ils sont battus ou malmenés par leurs employeurs qui arrivent même à refuser de les payer. Aussi beaucoup d'enfants qui exercent le commerce ambulant passent toute la journée d'un quartier à l'autre et surtout dans les cabarets faisant la vente de divers aliments comme les beignets, les œufs, les arachides et autres.

Tel est le cas d'André Mpawenimana, âgé de 12ans, vendeur d'arachides et qui dit travailler pour quelqu'un. Il fait savoir qu'il a abandonné l'école après la 6ème année primaire parce que ses parents n'étaient pas à mesure de lui payer le matériel scolaire.                                        

Un peu plus loin du chef lieu de la ville de Kayanza, des enfants sont utilisés dans le transport des briques. Du lieu de fabrication, ils les chargent sur les têtes et les  acheminent vers les points de vente. Par exemple, les enfants Florence Mugisha et Vanessa Kwizera toutes élèves et âgées respectivement de 15 et 12 ans transportent, l'une 42briques et l'autre moins âgée est capable de 18. Tel a été le constat du correspondant de l’Agence Infos Grands Lacs, lors de son passage sur la colline Gahahe en commune Kayanza, une localité située sur l'axe Kayanza- Bujumbura.

Parfois ces enfants exécutent ce genre de travail en compagnie de leurs parents. Quant à la rémunération, un enfant qui, à titre d'exemple, transporte 500 briques perçoit 500francs burundais.

S'exprimant à ce sujet, certains parents trouvés sur le lieu disent qu'ils utilisent leurs enfants à cause de la pauvreté qui mine les familles. Interrogé à ce propos, Didace Nahimana, coordinateur du projet d'appui au système de protection des enfants travailleurs domestiques dans l'ONG Italienne AVSI, indique qu'il faut la sensibilisation pour la prise de conscience des communautés. Et partant, ces pires formes de travail seront combattues car la place de l'enfant n'est nulle part ailleurs qu'à l'école, surtout que son avenir en dépend.

Jean Nahimana pour la Radio-Télévision Nationale du Burundi, depuis Kayanza, pour Infos Grands Lacs