Burundi-UE : vers la normalisation de la coopération effective ?
Le ministère burundais en charge des relations extérieures a engagé un dialogue politique ce mardi avec la délégation de l’Union Européenne au Burundi. Les deux délégations sont revenues sur les mécanismes de renormalisation des relations qui, depuis 2015 suite au mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza ont été interrompues en partie. Une occasion d’amorcer « le dialogue politique bénéfique pour les deux parties », selon le communique final. (SOS Médias Burundi)
Depuis hier, à l’annonce de l’activité organisée par le ministère burundais des affraires étrangères et de la coopération au dévélopppement, l’engouement était de mise dans la famille des journalistes des médias locaux qui s’apprêtaient à la couverture de l’événement.
Depuis 8h et demi, des dizaines de journalistes étaient au ministère pour attendre l’ouverture officielle de l’activité qui allait débuter à 9h. Quatre ambassadeurs de l’UE arrivent, un à un. Certains ont même défié le Covid-19, en laissant de côté les masques de protection.
Dans la salle, des cadres et des agents du ministère s’assurent de la bonne installation des invités, et le ministre Albert Shingiro arrive. Sourire aux lèvres, il glisse un mot et les invités sourient, tout comme la partie burundaise. « Nous commençons par le sourire, j’espère que nous allons continuer comme ça » , a dit le ministre.
De l’espoir
En lisant le discours d’ouverture, M. Shingiro a plutôt abordé dans le sens du pardon mutuel. « Notre cheval de bataille est le dialogue avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Burundi, afin que les contentieux du passé soient définitivement vidés », a-t-il affirmé citant le chef de l’État Évariste Ndayishimiye.
Et d’ajouter « Ces malentendus doivent définitivement être vidés, pour affronter cette fois-ci le présent et l’avenir avec confiance et sérénité ».
Quelques citations
« Ceci étant, nous n’avons pas le droit de traîner les pieds dans ce processus de dialogue.
Nous devons décoller nos pieds du sol, afin de conclure nos dialogues dans les plus brefs délais. Les peuples de nos pays respectifs nous observent en ce moment. Nous avons donc le devoir du bon résultat. Si nous réussissons, ce sera un succès partagé et si nous échouons de même, ce sera un échec partagé mais je dois dire que ce dernier scénario est quasi-impossible », a rappelé celui qui a passé les cinq dernières années à l’ONU à détester ouvertement l’UE.
Le ministre est convaincu de la volonté des deux parties.
« Avis partagé »
Claude Bochu, ambassadeur de l’UE au Burundi a salué l’idée de la rencontre. « (…), l’essentiel est le cheminement, c’est un peu le concept même de ce dialogue politique. C’est quelque chose qui existe dans une relation normale. Les partenaires se voient et échangent sur des sujets divers (…). Là où il y a une volonté il y a un chemin », a-t-il insisté.
C’est en mars 2016 que l’UE a officiellement suspendu son aide directe au gouvernement burundais. La mesure a été motivée par des violences qui ont suivi la réélection contestée de feu Pierre Nkurunziza après avoir brigué un autre mandat controversé. Les 27 ont toutefois maintenu leur soutien financier à la population ainsi que leur aide humanitaire. À ce jour, l’UE reste le premier partenaire extérieur du Burundi avec une aide globale allant jusqu’à 430 millions d’euros entre 2015 et 2020.
L’activité qui a pris fin à 13h augure le retour de la coopération effective si les choses vont dans le même sens.
(SOS Médias Burundi)