sep
26
2021

Burundi/Médias : le reporter Aimé-Richard Niyonkuru ’’tabassé en synergie par des policiers et des militaires’’

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imé-Richard Niyonkuru : « Ce qui m’est arrivé contraste avec la volonté du Chef de l'Etat d'assainir les relations avec les médias ».

Arrêté dans la matinée ce vendredi 24 septembre, en plein reportage à Kamenge au nord de la ville de Bujumbura sur une attaque à la grenade perpétrée chez un officier de l’armée dans la nuit de ce jeudi et qui a fait deux morts, le reporter de Bonesha FM, Aimé Richard Niyonkuru a été molesté.

« Des policiers et des militaires m’ont passé à tabac, des coups de crosses, des gifles, des coups de poings, de pied, de bâton, ils m’ont trainé dans la boue alors que je brandissais ma carte de presse et mon enregistreur », raconte ce reporter. « J’ai été tabassé en synergie par ces hommes en uniformes en face de la résidence de cet officier ».

Et ce n’est pas tout comme calvaire : « Ils m’ont tiré par les cheveux, ça fait mal, j’ai mon oreille droite qui bourdonne et mon dos qui me fait également mal et comme si cela ne suffisait pas, ils m’ont jeté sans façon comme un vulgaire bandit dans leur pickup au milieu des bancs se trouvant à l’arrière de leur camionnette et ils continuaient à me donner des coups de pieds ou de crosses, je ne sais pas, c’était pénible ».

Pendant que les coups continuaient à pleuvoir à s’abattre sur lui, relate ce reporter de Bonesha FM, ils vociféraient des injures l’accusant d’être parmi ceux qui ont perpétré cette attaque à la grenade et que j’étais allé là-bas pour constater les dégâts et faire un rapport dans les radios comme Humura et Inzamba, alors que je n’étais sur les lieux afin de recueillir les faits et faire mon un reportage pour Bonesha FM.

« Ce calvaire a duré plus d’un quart d’heure, je n’ai eu de répit qu’au bout d’une demie heure quand quelques hauts gradés sont intervenus pour donner l’ordre de me laisser avant d’être embarqué pour le Commissariat municipal de la police », a-t-il confié se tordant de douleur.

Au commissariat, indique-t-il, on me reprochait d’avoir posé des questions aux gens, fait des interviews, osé franchir le portail ouvert de la résidence de cet officier et entrer dans l’enclos plein de monde venu constater les dégâts et consoler cet officier.

« Tout mon matériel, mes téléphones et mon enregistreur ainsi que ma carte de presse, tout a été confisqué comme si je venais de commettre un crime », s’indigne Aimé-Richard Niyonkuru.

« Tout cela contraste avec la volonté du Chef de l’Etat d’assainir les relations avec les médias, j’ai brandi ma carte de presse délivrée par le CNC mais ces policiers et militaires ne voulaient rien n’entendre encore moins comprendre », déplore ce journaliste de la Radio Bonesha FM après avoir été forcé d’effacer tous les sons enregistrés.

Et c’était le même sort pour les journalistes d’Iwacu parti au Commissariat municipal de la police pour s’enquérir de la situation de leur confrère de Bonesha. Ils ont été forcés d’effacer l’interview et les photos de ce reporter de Bonesha FM prises dans la cour de ce commissariat.
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