Cécile Kyenge : « Le gouvernement burundais doit rétablir les libertés civiques et d’expression dans le cadre de l’article 96 de l’Accord de Cotonou »
Bruxelles - « Le Burundi est aujourd’hui un pays miné par une guerre civile larvée. Le régime de Nkurunziza ne peut plus tergiverser, il est impératif que le gouvernement rétablisse les libertés civiques et d’expression et qu’un dialogue inclusif soit mis en œuvre, avec le soutien de l’Union Africaine, de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, des Nations Unies et de l’UE ». C’est ce qu’a déclaré Cécile Kyenge à Infos Grands Lacs à la veille des consultations qui se tiendront demain à Bruxelles entre l’Union Européenne et une délégation du gouvernement burundais dirigée par le ministre des Affaires Etrangères Alain Nyamitwe pour entamer les consultations réclamées par l'UE sur les atteintes à la démocratie au Burundi dans le cadre de l’article 96 de l’Accord de Cotonou.
Vice-Présidente de la délégation européenne de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE (APP), Cécile Kyenge s’est exprimée du Parlement européen où se déroule actuellement la 30ème session de l’APP, et au cours de laquelle la crise post-électorale burundaise est traitée comme deuxième thème d’urgence dans l'ordre du jour. « Le fait que le gouvernement burundais ait accepté de venir à Bruxelles pour discuter avec l’Union Européenne sur le futur de la coopération entre l’UE et le Burundi est une chose positive en soi », a déclaré la député du Groupe des Socialistes et Démocrates européens. « Ceci dit, je pense que les marges de manœuvre pour le régime du président Pierre Nkurunziza étaient très étroites pour refuser l’invitation faite par Bruxelles il y a un mois afin de participer à ces consultations. Demain nous saurons si le gouvernement burundais sera en mesure de proposer des engagements sérieux pour rétablir les libertés civiques et d’expression. Dans le cas contraire, Nkurunziza et son gouvernement devront assumer leurs décisions, au détriment d’une société burundaise qui a déjà beaucoup trop souffert ».