jui
10
2015

Cécile Kyenge: “Pas d’élections présidentielles au Burundi si les crimes restent impunis”

De Bruxelles - Hier les eurodéputés ont adopté une proposition de résolution sur le Burundi dans laquelle le Parlement européen s’est déclaré « vivement préoccupé par la décision du gouvernement burundais de maintenir le calendrier électoral malgré une situation politique et sécuritaire critique, et bien que le processus électoral soit fortement compromis par des restrictions à l'encontre de l'indépendance des médias, un recours excessif à la force à l'encontre de manifestants, un climat d'intimidation à l'égard des partis de l'opposition et de la société civile, ainsi qu'un manque de confiance dans les autorités électorales ».

Dans un entretien accordé à Infos Grands Lacs, la député européenne du Groupe des Socialistes et Démocrates, Cécile Kyenge a dénoncé les violences massives qui perdurent au Burundi et demandé à ce que « les élections qui viennent de se dérouler soient annulées. Les conditions ne sont toujours pas réunies pour assurer un processus électoral libre et démocratique », a-t-elle ajouté. « Le Président Nkurunziza et son entourage doivent faire un pas en arrière », a insisté Cécile Kyenge, selon laquelle « les élections présidentielles ne peuvent se tenir tant que les crimes resteront impunis et les coupables ne seront pas arrêtés ».

Dans sa résolution, le Parlement européen a demandé à « la Commission [européenne] de réévaluer l'aide de l'Union de toute urgence afin de la réorienter, en augmentant le soutien financier à la société civile et en se focalisant sur l'aide humanitaire au détriment de l'appui budgétaire général » et « reste convaincu que des éléments essentiels et fondamentaux de l'accord de Cotonou, notamment le respect de droits de l'homme fondamentaux et de principes démocratiques, continuent de faire l'objet de violations et demande à la Commission, par conséquent, d'engager une procédure au titre de l'article 96 en vue de prendre les mesures appropriées

Kyenge s’est par ailleurs exprimée sur l’accueil réservé par Expo 2015 à Milan, en Italie, à la ministre du commerce du Burundi, Irina Inantore. Tout représentant officiel faisant « partie d’un pays qui ne respecte pas les droits de l’homme ne devrait pas pouvoir accéder à ce genre de manifestations ». Kyenge a fait part de son étonnement face aux célébrations accordées à « un pays où sont commises des violences », tout en soulignant que les « autorités [italiennes] auraient dû lancer un signal important » en refusant d’accueillir la ministre Inantore. « Il faudrait introduire dans toutes ces manifestations d’autres critères qui concernent les droits de l’homme et les processus démocratiques. Ceci ne concerne pas uniquement Expo 2015 Milan ». 

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00:05:40

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