COVID-19 : DURES CONDITIONS DE VIE DES RÉFUGIÉS BURUNDAIS DE MAHAMA ET NAKIVALE
Ces camps de réfugiés sont fermés. Personne n’entre et ne sort sauf en cas d’urgence par mesure de précaution. Ce qui fait que les marchandises venant de l’extérieur n’entrent plus. Comme conséquence, les prix des produits de première nécessité ont augmenté. (SOS Médias Burundi)
Au camp de Mahama au Rwanda, la situation devient de plus en plus intenable. Les réfugiés disent être très étonnés par la flambée des prix de tous les produits de base, surtout les vivres en si peu de temps.
“Un sac de charbon qui coûtait entre 15.000 et 17.000 Frw s’achète aujourd’hui à 25.000 Frw tandis que chez les détaillants, un tas de charbon qui se vendait à 3000 Frw se vend à 5000 Frw. Les prix ont doublé pour des vivres comme les patates douces, les colocases, le manioc ainsi que les légumes”, indiquent des réfugiés.
Pour le riz et les haricots, les prix sont régulés par les autorités du camp. “Mais là aussi, sur le prix habituel on ajoute une somme allant de 100 Frw à 150 Frw”, précisent-ils.
Les commerçants expliquent que pour le moment, ils ne peuvent plus s’approvisionner à l’extérieur. Le gouvernement a pris cette décision pour les protéger contre la pandémie du Coronavirus déjà déclarée dans le pays qui vient de passer une semaine en confinement.
Ils en appellent au secours.
“La situation est telle au moment où le PAM n’a rien ajouté sur la somme que nous percevons chaque mois, c’est à dire 5400 Frw pour chaque réfugié. Nous demandons qu’il y’ait une certaine majoration de cette somme”, insistent-ils.
Ces Burundais craignent que les stocks risquent de s’épuiser très rapidement. Ils demandent au HCR de les approvisionner en vivres à coté de l’argent qu’ils reçoivent. Aux autorités administratives, ils leur demandent de laisser passer les vivres qui entrent dans le camp.
Même scénario à Nakivale en Ouganda
Pour ceux qui se sont réfugiés en Ouganda, ils affrontent aussi la hausse des prix des vivres.
“Un sac de charbon s’achète à 70.000 Shillings Ougandais alors que le prix normal était de 45.000 Shillings Ougandais. Le haricot a vu son prix doubler, le sac de riz est passé de 80.000 à 95.000 Shillings. Plusieurs autres produits ont également connu une hausse de prix », ont témoigné des réfugiés.
Le prix du ticket de transport a aussi augmenté.
Entre Nakivale et Mbarara, le centre urbain le plus proche, le prix de transport a doublé, il est passé de 10.000 à 20.000 Shillings. Les transporteurs expliquent cette hausse par la réduction du nombre de passagers depuis la déclaration de la pandémie dans le pays.
Ces Burundais ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont peur surtout que les marchés et les boutiques ont été sommés de fermer.
“C’est vraiment grave du moment que même le gouvernement ne contrôle pas ces prix. Nous craignons que ceux qui seront épargnés par le Coronavirus, mourront de faim ici à Nakivale”, se désolent des pères de famille.
Ils demandent au HCR de multiplier par deux la ration qu’ils reçoivent chaque mois.