Covid-19/lancement de la vaccination : De la réjouissance malgré quelques interrogations
Lundi 18 octobre, dans les enceintes du PEV (Programme Elargi de Vaccination), a débuté la vaccination contre la Covid-19. Des débuts timides.
Sourire sur les lèvres, des gens à demi-mots qui se félicitent…Un sentiment de plénitude se lit sur les visages des personnes qui viennent de recevoir la 1ère dose du vaccin Sinopharm. « Après des mois d’attente, une réalité qui se concrétise », glissera Anne Marie Degrez, une ressortissante belge venue se faire vacciner. Visiblement soulagée, elle s’est dite réjouie d’être enfin vaccinée : « Un acte responsable puisqu’au moins nous n’allons plus être des vecteurs de contamination. » Un avis partagé par M. Sinzinkayo, un Burundais venu lui aussi se faire vacciner. La cinquantaine, il a appelé ses compatriotes à lui emboîter le pas : « Certes la fiabilité n’est pas de 100%. Mais, les expériences sont là : le vaccin prévient les risques de formes graves de la maladie. » Toute personne désirant se faire vacciner doit préalablement signer un formulaire de consentement et de non poursuite du gouvernement en cas d’effets secondaires. Contrairement à ce que redoutait le personnel soignant, aucune réticence particulière ne s’est observée. « Puisque c’est volontaire, pourquoi nous en prendrions-nous au gouvernement ?», observe M. Sinzinkayo.
Et durant ce 1er jour, hormis quelques prestataires des services de santé, peu de gens ont répondu au rendez-vous. Jusque dans l’après- midi vers 14h, à en croire les responsables de l’enregistrement, seules 14 personnes avaient été vaccinées. Manque de sensibilisation ou faible engouement? Le personnel soignant sur place tranquillise : « Comme c’est le 1er jour, inutile de s’inquiéter. De toutes les façons, l’important c’est que les inscriptions se poursuivent. » Devant impérativement prendre rendez-vous pour se faire vacciner, un portail internet (https://cousp-minisante.gov.bi/Rendez_vous_vaccination) a été mis à disposition des gens désireux d’être vaccinés. « Après une inscription en ligne, la personne vient se faire dépister. Si son test revient négatif, alors, elle peut être vaccinée ».
Des ajustements
Comme l’inscription se fait en ligne, suite aux problèmes de connexion internet, le travail du personnel de Mediabox en charge de coordonner les enregistrements n’a pas été de tout repos. Suite aux problèmes de connexion internet, il devait constamment expliquer que ce n’est pas un problème du portail internet mis en place par le ministère de la Santé Publique. « Au regard des désagréments survenus ce jour, une stratégie qu’il faut revoir », avoue D.G., agent de Mediabox. En outre, rappelle-t-il, au vu des gens qui viennent se faire vacciner, tout le monde n’a pas de smartphones pour les inscriptions en ligne.
Autre bémol : la fiabilité du test rapide. Les expériences scientifiques ayant déjà montré qu’un résultat de dépistage peut revenir négatif alors qu’une personne est porteuse de la maladie. Un médecin qui a requis l’anonymat estime qu’il faut faire feu de tout bois pour multiplier les tests PCR. « Sinon, nous serons en train de vacciner des gens malades ».
« Je suis très ravi du lancement de la vaccination parce que cela contribue à réduire les formes graves de la maladie », estime Dr Sylvain Pierre Nzeyimana, président de l’Ordre des médecins. Ceci ne devrait pas faire oublier aux gens, prévient-il, le respect des gestes barrières.
Signalons qu’il est prévu une décentralisation des sites de vaccination sur tout le territoire national.
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