Danger de mort pour les enfants orpailleurs
La présence des enfants s’observe sur presque tous les sites d’extraction de l’or. Leur avenir semble incertain et ils sont exposés au danger de mort d’après les défenseurs des droits de l’homme.
Ils ont entre 12 et 16 ans, des mineurs qui constituent une main d’œuvre sur les sites d’extraction de l’or observables dans la province de Cibitoke au nord ouest du pays. D’après un des orpailleurs qui a voulu gardé l’anonymat, les enfants n’exigent des rémunérations moins élevées et sont préférées par les propriétaires des sites.
« Les enfants exécutent des travaux lourds pour un salaire insignifiant », s’indigne-t-il. Ils touchent, selon lui, entre 2 à 3 mille FBu par jour pour un travail qui revient à 15mille FBu par jour lorsqu’il est exécuté par un adulte.
Un enfant rencontré sur le site de Kivumvu, dans la commune de Murwi à 19 km du chef-lieu de la province indique qu’il est obligé de travailler dur pour survivre et faire vivre sa famille. « Orphelin de père, j’ai dû abandonner l’école pour chercher quelque chose à mettre sous la dent », précise-il.
Sur place, comme on a pu le constater, un nombre impressionnant d’enfants est tenté par l’appât du gain. « Beaucoup d’enfants abandonnent l’école et préfèrent aller travailler précocement pour gagner des sous ».
Visiblement, comme on peut le constater encore dans ces sites, les orpailleurs parmi lesquels on compte des enfants mineurs ne possèdent pas de moyens appropriés pour effectuer ce genre de travail. Ils ne portent pas de gilets de protection, encore moins de casques pour faire face aux éventuels accidents.
Tous les défenseurs des droits de l’homme en général et ceux des enfants en particulier œuvrant dans la province Cibitoke s’insurgent contre l’utilisation des mineurs avant l’âge requis pour travailler.
L’un d’eux fait savoir que la loi interdit strictement aux enfants de moins de 18 ans d’exercer les travaux exigeant beaucoup de force comme l’extraction des mines.
« Ces enfants sont sous payés et sont exposés à bien des dangers. Les mineurs sont les principales victimes des éboulements fréquents surtout pendant la saison des pluies », indique-t-il.
Selon un de ces enfants, les éboulements emportent quotidiennement des vies humaines sur différents sites d’extraction de l’or dans cette commune.
Un spécialiste des questions de l’éducation à Cibitoke fait savoir que ces enfants n’ont pas d’avenir. « En côtoyant les adultes, ils s’adonnent à l’alcoolisme et fument le tabac à bas âge ».
Ce pédagogue conseille plutôt à ces enfants de voir plus loin que leur nez et de bien préparer leur avenir. Aux parents et aux autorités du pays, il leur fait un clin d’œil et les invitent à appliquer avec rigueur les conventions et les textes internationaux en rapport avec les droits des enfants que le Burundi a ratifié.
Burundi Eco