Dans la commune de Cibitoke, plusieurs grenades ont été lancées dans les habitations
Mardi 2 juin. Nous sommes à la 17ème avenue dans le quartier Cibitoke. Un jeune homme d’une vingtaine d’année témoigne raconte sa nuit : « Il était vers neuf heures du matin. A peine réveillé, après une nuit de ronde, les policiers ont débarqué dans la parcelle. Ils m’ont sommé de faire sortir les manifestants qui sont dans la maison alors qu’il n’y avait strictement personne. Ils ne m’ont pas cru et ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes. »
Madame Sindayigaya Iris, locataire de l’habitation attaquée, est assistée par ses voisins qui lui apportent un coup de main en torchonnant son salon endommagé par les six grenades lacrymogènes. Elle ne peut que constater les dégâts et le mobilier qui est parti en fumée. En colère, elle résume la situation : « Lorsque les manifestants ont été dispersés par la police, les maisons qui étaient proches de la route principale (route goudronnée) ont été les cibles privilégiées. L’action de la police a été rapide, craignant la réplique des manifestants. »
Cette famille dit avoir eu la chance car un journaliste local a appelé ses confrères étrangers de France 24 et la police est vite repartie.
Même scenario au numéro 3, à la 6ème avenue de Mutakura. En dispersant les manifestants, la police a lancé une grenade lacrymogène via la fenêtre d’une chambre de l’habitation de Pascal Ndikumana. La grenade n’a pas causé des dégâts car elle est tombée par terre, en laissant s’échapper la fumée.
Furieuses, ces familles réclament une bonne conduite de la police face aux gens, plus particulièrement ceux qui ne sont pas impliqués dans ces manifestations. Au gré de ces manifestations, les familles proches des lieux ont déplacé leurs enfants vers un abri plus ou moins sûr pour leur sécurité.
Dans les quartiers du Nord, les manifestations se sont déroulées sans victime en vies humaines ce mardi 2 juin, après la trêve de ce lundi.
A Ngagara, les manifestants ont circulés dans les différents quartiers, l’armée les surveillant de près, en les empêchant de bloquer les routes principales.
A Cibitoke, à côté des gaz lacrymogènes, des balles réelles ont été tirés sans faire de victimes. Vers 13h, la police évacuait Mutakura et les manifestants commençaient à se rassembler un à un. Pendant que l’armée les empêcher de bloquer l’axe principal, les manifestants versaient leur colère sur ces derniers en les accusant d’assister aux scènes désolantes orchestrées par la police sans intervenir.
Pacifique Cubahiro, à Bujumbura, pour Infos Grands Lacs