Décès de l'abbé Malu Malu - Il avait été l'organisateur des premières élections libres en RDC depuis l'indépendance
Malumalu est décédé cette nuit de jeudi à vendredi aux États-Unis où il était soigné, a déclaré ce vendredi matin 1er juillet 2016 l'évêque de Butembo-Beni. "Nous avons la profonde douleur de vous annoncer le décès de Monsieur l'abbé Apollinaire Malu Malu cette nuit à Dallas", écrit Mgr Melchisédech Sikuli dans un communiqué transmis à l'AFP.
Soigné à l'étranger pour une maladie dont la nature n'a pas été précisée, l'abbé Malumalu était absent de la scène publique depuis des mois qui ont précédé sa démission le 10 octobre 2015 "pour raisons de santé".
Il avait fait une brève apparition en avril 2015 pour une conférence de presse où il était apparu affaibli et coiffé d'une casquette pour dissimuler la cicatrice d'une opération chirurgicale.
Originaire de la province troublée du Nord-Kivu (dans l'est de la RDC), l'ecclésiastique qui allait avoir 55 ans était crédité d'avoir organisé, en 2006, les premières élections libres tenues en RDC depuis l'indépendance du Congo en 1960, au sortir de deux guerres ayant ravagé le pays entre 1996 et 2003.
L'abbé dirigeait alors la Commission électorale indépendante (CEI), qui céda ensuite la place à la Céni (Commission électorale nationale indépendante), composée de représentants de diverses composantes de la population congolaise.
Alors conseiller du président Joseph Kabila, l'abbé Malumalu avait été rappelé à la tête de la Céni en 2013 - contre la volonté de l'Église catholique qui défendait un candidat laïc - après le fiasco de la présidentielle et des législatives de 2011. Entachées des fraudes massives, ces élections ont conduit à la réélection de M. Kabila.
Depuis, le pays traverse une crise politique profonde et aucun des scrutins qui devaient être organisés ne s'est tenu.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat expire en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais la Cour constitutionnelle l'a autorisé en mai à se maintenir au pouvoir dans le cas où la présidentielle ne serait pas organisée dans les temps.
L'opposition l'accuse de manoeuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat, alors que la présidentielle censée se tenir cette année semble hautement improbable.
Avec AFP, Okapi et Le Vif