Défense des travaux de fin d’études universitaires : les recalés demandent un délai supplémentaire
Au moins 58 étudiants mémorants de l’Université du Burundi à l’Institut de Pédagogie Appliqué (IPA) ont été recalés du fait qu’ils n’ont pas pu déposer leurs travaux de mémoire le 30 avril 2018 pour pouvoir les défendre publiquement jusqu’au 31 mai 2018, une date qui a été fixée par le ministre ayant en charge l’enseignement supérieur dans ses attributions.
ʺC’est à cause de mon directeur de mémoire que je n’ai pas pu présenter mon travail de fin d’études à tempsʺ, indique un recalé du département d’Anglais qui s’est entretenu avec l’hebdomadaire socio-économique Burundi Eco. Il se lamente qu’il ne prenait pas de temps suffisant pour corriger son travail de mémoire. «Il me disait qu’il allait me chercher. J’attendais, mais en vain. Ça m’a découragé et voilà les conséquences : Je n’ai pas pu déposer mon travail de mémoire le 30 avril 2018 comme le doyen de l’IPA nous l’a recommandé», indique-t-il. Un autre rencontré à l’IPA lors de la soutenance publique du travail de fin d’études universitaires de son collègue fait remarquer que c’est à cause de son état de santé qu’il a été en retard. Ils demandent au ministre de l’enseignement supérieur de leur accorder un délai supplémentaire pour pouvoir terminer.
420 étudiants mémorants se sont fait inscrire
Après le communiqué qu’on a sorti le 6 février 2018 appelant tous les étudiants mémorants à faire connaître l’état d’avancement de leurs travaux de mémoire à l’IPA pour en découdre avec l’ancien système, il s’est présenté autour de 420 étudiants mémorants, indique Dr André Nduwimana, doyen de l’IPA. 210 étaient du département d’Anglais, 21 du département de Biologie, 21 du département de Chimie, 136 du département de Français, 29 du département de Mathématiques et 44 du département de Physique-Technologie.
Le 30 avril 2018, date limite de dépôt des travaux de mémoire
Selon M.Nduwimana, l’administration en collaboration avec les directeurs de mémoire se sont sacrifiés pour suivre de près l’état d’avancement effectif des travaux de fin d’études de ces étudiants. Après avoir constaté qu’il y a beaucoup de promotions cumulées (de 2009 à 2015) alors que la note du ministre ayant l’enseignement supérieur dans ses attributions a déjà précisé que le 31 mai de cette année tous les mémoires devront avoir été défendus, on s’est fixé comme date butoir le 30 avril 2018 pour que tous les mémoires soient déposés et programmés pour la défense publique. Cela étant, on s’est basé sur le règlement académique.
58 recalés enregistrés à l’IPA
A l’IPA, on enregistre 58 recalés sur 420 étudiants mémorants qui se sont fait inscrire, souligne M.Nduwimana. Aux départements de Biologie, de Chimie et de Mathématiques, les candidats ont pu défendre leurs mémoires. Au département de Physique-Technologie, seuls 4 étudiants mémorants sur 44 n’ont pas pu déposer leurs travaux de fin d’études le 30 avril de cette année. Au département d’Anglais, 44 étudiants mémorants sur 210 ont été déjà recalés car ils n’ont pas pu répondre à cet appel. Au département de Français, 14 ont été recalés du fait qu’ils n’ont pas également déposé leurs travaux de mémoire à temps.
Le travail abattu par les professeurs est à saluer
M.Nduwimana salue le travail immense qui a été abattu par les enseignants pour lire, programmer et faire passer ces mémoires dans un délai de 30 jours malgré le stress lié à la surabondance des travaux de fin d’études. Aujourd’hui, il se remarque que le résultat est bon. Mais, il déplore le fait que 58 étudiants mémorants aient été recalés. Il indique qu’on a adressé une correspondance au ministre de l’enseignement supérieur lui demandant d’intercéder pour qu’on leur accorde un délai supplémentaire. Mais ce qui est décourageant, c’est que toute la dernière promotion (année académique 2014-2015) a déjà terminé la défense de leurs travaux de fin d’études. Il s’inquiète que ceux qui sont en retard sont apparemment ceux qui étaient occupés ailleurs. II cite ceux des années 2009,2010 et 2011. Et M.Nduwimana d’estimer qu’on les a réveillés d’un grand sommeil.
La réaction du ministre est attendue
Pour sauver les recalés qui ne cessent de demander qu’on leur accorde un délai supplémentaire pour terminer leurs travaux de mémoire, il indique qu’on attend la réaction du ministre ayant l’enseignement supérieur dans ses attributions. Du reste, il souligne qu’il va contacter les directeurs de mémoire pour voir ceux qui sont à l’œuvre.
Les enseignants surchargés
Selon toujours lui, les enseignants sont très surchargés. A titre d’exemple, ils étaient en train de faire passer quatre mémoires le 18 mai de cette année de 8 h à 14 h sans interruption au département de Chimie. Au département d’Anglais, 4 équipes de professeurs ont été mises sur pied. Ils font passer les mémoires 3 fois par semaine. S’il y a par exemple un mémoire aujourd’hui en date du 18 mai de cette année, ces professeurs doivent lire au moins 3 mémoires le lendemain pour les faire passer la semaine suivante.
Leur qualité n’est pas celle escomptée
«Je suis conscient qu’avec les corrections et la tension liée à ces mémoires comme ils sont faits à un rythme très élevé, leur qualité n’est pas celle escomptée», martèle-t-il. M.Nduwimana comprend la raison principale de cela, car les professeurs n’ont pas eu suffisamment de temps pour bien lire tout le contenu de ces mémoires. «Ça nous afflige, mais on n’y peut rien», indique-t-il. Si on envoie un étudiant faire ses corrections, il perd le temps et se retrouve en retard.
Signalons à toutes fins utiles que faire passer tous ces mémoires ralentit le rythme des enseignements dans les autres classes.
burundi-eco.com