Des barrières dressées dans plusieurs localités frontalières au Rwanda et à la Tanzanie
Des barrières gardées par des jeunes civils sont opérationnelles dans plusieurs localités de la province de Muyinga au Nord-est du Burundi. L’administration locale indique qu’il s’agit d’une stratégie de préservation de la sécurité dans une province frontalière au Rwanda et à la Tanzanie où se sont refugiés beaucoup de Burundais dont certains sont soupçonnés de préparer d’éventuelles attaques contre leur mère patrie.
Les jeunes gardant des barrières de contrôle des mouvements de biens et de personnes sont actifs dans les communes de Giteranyi , Butihinda, Mwakiro,Buhinyuza et une partie de Muyinga. Tout passant à ces barrières doit brandir sa carte nationale d’identité. Les véhicules sont systématiquement fouillés. « Nous recherchons des armes », disent ces jeunes en activité sur l’une des barrières à Kobero en Commune de Butihinda.
Des irréguliers sans documents d’identification ou toute personne étrangère particulièrement celles en provenance du Rwanda sont arrêtées et remises aux instances de sécurité ; indiquent les mêmes jeunes. Ces groupes de gardiens opèrent jours et nuits. A Cumba en Commune de Muyinga, le chef de la colline, la plus petite entité dans l’hiérarchie administrative déclare avec fierté que ses jeunes sont au service de l’Etat. A côté de la préservation de la sécurité, ils s’en prennent aux présumés trafiquants de la fraude.
Quel rôle pour l’appareil sécuritaire
D’après certains habitants de Muyinga, ces jeunes recrutés majoritairement au sein du parti au pouvoir s’immiscent dans des fonctions traditionnellement dévolues à la police et l’armée. Parfois, ils se substituent même à la justice en procédant à des arrestations des individus sans mandat de la justice. « On a fait appel à des civils en ces moments où certains Burundais tenteraient de déstabiliser leur pays d’origine », explique Jean Berchmans Mpabansi, Conseiller Principal du Gouverneur de la province de Muyinga. Les policiers ne peuvent pas être partout présents, poursuit-il, raison pour laquelle l’administration a fait appel aux membres des comités mixtes de sécurité pour appuyer. Leur rôle est d’alerter la police en cas de fait inquiétant, a-t-il martelé. Il rappelle que plusieurs irréguliers et des armes ont été interceptés en Commune de Giteranyi l’an dernier. Si des fois ces jeunes commettent des erreurs comme ligoter des passants soupçonnés, cet administratif parle de cas isolés à corriger une fois surgi.
Une contribution de 1000 fr.Bu est demandée aux passants, effort pour la sécurité devant servir à appuyer ces jeunes, a-t-on appris d’un responsable au parti au pouvoir sous couvert d’anonymat.
Dieudonné Nzeyimana