Des succès dans les interventions multisectorielles de Rotary International
« Il n’y a pas eu de cas de polio depuis le 21 août 2016 », a indiqué Jean Marie Poinsard, représentant du Rotary International lors de la 36ème édition de la conférence du district 9150 tenue à Bujumbura du 26 au 28 avril 2018. Beaucoup d’autres réalisations caritatives qui ont connu un impact réel dans la vie des communautés sont à l’actif de ce district.
« En 2018, nous célébrons dans le monde plus de 3 décennies émaillées de nombreux succès. En 2017 nous n’avons constaté que 22 cas de polio. Le Rotary a versé plus de 1,6 milliards USD. Ses membres ont consacré d’innombrables heures de bénévolat pour protéger plus de 2 milliards d’enfants contre la polio », a rassuré Jean Marie Poinsard avant de féliciter le district 9150.
Soins pour les patients de la cataracte et du glaucome
Au niveau humanitaire, plus de 4.000 opérations de cataracte et de glaucome ont été déjà effectuées. Selon Frédéric Bishahushi, gouverneur du district 9150, quand le Rotary a commencé cette activité, il n’y avait pas d’autres moyens de faire ces opérations localement. On devrait aller à Naïrobi ou dans d’autres pays. Cela suppose qu’il faut payer le ticket, les frais de séjour, les médecins, les hôpitaux, un garde malade et cela coûtait énormément cher. « Ce que le Rotary fait, il le fait gratuitement et une opération pouvait coûter un million », a-t-il précisé avant d’ajouter que le Rotary fait cela aux plus démunis.
M.Bishahushi a informé qu’au Cameroun, une équipe de 22 médecins indiens et 8 aides soignants ont débarqué à Douala dans la deuxième moitié du mois d’avril et qu’ils ont fait 600 opérations dans des secteurs variés, y compris la neurologie. Selon lui, après ces opérations, cette équipe a formé les médecins locaux à ces techniques chirurgicales. Ils ont laissé sur place les médicaments et le matériel pour les salles d’opération, et les matériels sophistiqués pour faire des opérations extrêmement sensibles. Pour les campagnes de vaccination, le gouverneur du district 9150 a expliqué que c’est le rotary qui achète un certain nombre de vaccins. « Nous avons un projet mondial d’éradication de la poliomyélite, mais personne ne dit ça. C’est le Rotary qui donne des fonds», a-t-il rassuré.
Les actions du Rotary appréciées au Burundi
Joseph Butore, Deuxième Vice-Président de la République apprécie la contribution du Rotary Club dans la lutte et l’éradication de la poliomyélite ainsi que l’accompagnement des victimes de cette maladie, le traitement et l’opération de plus de 3.500 cas de cataracte et de glaucome. La fabrication et la distribution gratuite des prothèses en faveur de plus de 1.500 handicapés, la promotion de l’hygiène et de l’assainissement à travers des projets d’adduction d’eau potable à Sororezo, à Mukinya-Cigumije en commune et province Ngozi et la plantation des arbres sur toute l’étendue du Burundi sont aussi appréciés par M.Butore. Les autres contributions du Rotary qu’il a évoquées sont entre autres le soutien à l’accès aux soins de santé par la distribution gratuite des Cartes d’Assurance Maladie (CAM) à plus de 500 ménages des camps de déplacés dans les localités de Gatumba, Mubone et Buterere, l’assistance à l’association des albinos du Burundi, aux enfants aveugles du Centre Kanura de Gihanga, aux enfants handicapés mentaux de Mutwenzi à Gitega ainsi qu’aux divers orphelins du pays. Il n’a pas manqué de souligner la mobilisation l’aide humanitaire aux victimes des catastrophes naturelles de Gatunguru en 2014. « Nous remercions la famille rotarienne du Burundi pour ses actions louables, qui volent au secours des milliers de nos compatriotes et nous l’encourageons à aller de l’avant », a-t-il souligné.
Les actions du Rotary répondent aux OMD
« Le rapport des Nations Unies sur les résultats des OMD montre que 14% de la population vit encore dans l’extrême pauvreté au niveau mondial », a informé Gertrude Kazoviyo, professeur à l’Université du Burundi dans son étude intitulée : « Parvenir à un développement inclusif et durable en Afrique, quel apport individuel et associatif » ? Il a indiqué que dans ce même rapport, 386 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté. Selon elle, près de 13 % de la population qui représente la proportion des personnes sous-alimentées dans les pays en voie de développement et la majorité des pays de l’Afrique subsaharienne sont classés dans la rubrique dans les pays en développement.
Pr Kazoviyo a également souligné que 40% des habitants de la planète sont affectés par la pénurie de l’eau et près de 16% de la population rurale n’utilise pas l’eau potable, alors qu’ils ne sont qu’à 4% dans la population urbaine. Selon le même rapport des Nations Unies, 50% des populations rurales manquent d’installations sanitaires contre 18% dans le monde urbain. Selon elle, cela est dû aux disparités, aux inégalités et à la pauvreté des populations. Elle a indiqué qu’en Afrique subsaharienne, c’est dans les ménages extrêmement pauvres qu’on trouve les taux de déscolarisation les plus élevés.
Le grand taux d’abandons scolaire se trouve dans le monde rural que dans les villes et les filles abandonnent l’école plus que les garçons. Les adolescents des ménages pauvres abandonnent l’école plus que ceux des ménages relativement aisés.
L’autre cas évoqué par Pr Kazoviyo est la sous-alimentation en Afrique subsaharienne qui représente 23% du taux mondial. Les critères d’exclusion identifiés par les Nations Unies sont, selon elle, l’âge, la pauvreté, le genre, la situation géographique, le handicap, l’ethnie, la religion, etc. Elle a souligné que le Rotary a une sensibilité dans la lutte contre les inégalités de par sa culture et les résultats qu’il a déjà atteints et que, de surcroît, il pourrait bien mener des campagnes de plaidoyer auprès des décideurs pour les influencer dans leurs choix stratégiques. La conférence était organisée sous le thème : « Rotary: Un Impact Réel pour la Paix et le Développement Durable ».
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