Désertion d’une vingtaine d’officiers supérieurs en formation à l’étranger
Au moins vingt-trois hauts gradés de l’armée burundaise ont déserté ce corps de défense alors qu’ils étaient en formation dans plusieurs pays occidentaux, a-t-on appris, mercredi, de source officielle.
"L’armée burundaise a pris acte de leur désertion et le président Pierre Nkurunziza les révoque, illico", lit-on dans un décret présidentiel. Le chef de l’Etat précise dans le même document que ces officiers ont été révoqués «pour cause de désertion».
Le colonel, Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée, a, pour sa part, indiqué que «ces officiers révoqués ont terminé leur mission officielle en 2015, mais qu'ils ont jusque-là refusé de regagner leur pays».
«Ils étaient en formation dans les pays occidentaux comme la Belgique, la France et le Canada», a encore ajouté le porte-parole de l’armée. Les officiers déserteurs sont, pour la plupart, de l’ethnie minoritaire tutsi. Ils redoutent la répression dont sont victimes les militaires burundais qui refusent de collaborer avec l’opposition, d'après des observateurs.
Plusieurs militaires non-acquis à la cause du régime en place ont, quant à eux, été tués, enlevés ou jetés en prison depuis le déclenchement de la crise au Burundi, il y a deux ans. Il en est de même pour les hauts gradés pro-régimes dont les figures emblématiques ont été tuées, notamment le lieutenant-général Adolphe Nshimirimana, ancien chef d’état-major et bras droit du président Pierre Nkurunziza. D’autres officiers se sont déjà volatilisés dans la nature pour monter des rébellions afin de renverser Pierre Nkurunziza.
L’actuelle armée burundaise est un brassage d’anciens combattants du mouvement rebelle Cndd-Fdd (Conseil national de défense de la démocratie), devenu parti présidentiel depuis 2005, et de membres de l’ancienne armée alors dominée par des éléments issus de la minorité ethnique tutsi.
La cohésion encore balbutiante des membres de ce corps a été mise a mal par la crise qui secoue le pays depuis deux ans, en raison de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat «anticonstitutionnel » et contre le gré de l’opposition et de la société civil.
Les violences consécutives à cette crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 419 000 personnes à fuir le pays, selon le dernier rapport du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), publié lundi.
Imburi.info