déc
01
2015

Deux partis politiques crient au secours du Burundi

Ce Lundi 30 novembre, deux partis rwandais ont élevé leurs voix alertant la Communauté internationale pour qu’elle vole au secours d’un Burundi au bord du gouffre de génocide. Il s'agit du PSR (Parti Socialiste) et de l'UDPR (Union Démocratique du Peuple Rwandais).  

"Il y a des signes avant -coureur de génocide au Burundi actuel. Nous ne pouvons pas nous taire pour avoir vu ce qui s’est passé au Rwanda où le génocide des Tutsi de 1994 n’a pas été dénoncé comme il faut", a dit Pie Nizeyimana, le Président de l’UDPR motivant ainsi le fait que le Burundi étant un pays voisin et jumeau qui ne doit à aucun prix sombrer dans la même horreur que le Rwanda.

"Toutes les ambassades accréditées à Kigali y compris les institutions onusiennes sont alertées de notre action politique. Nous proposons plusieurs solutions possibles pour stopper la démesure des actuelles autorités burundaises qui assistent impassibles aux grosses violations des droits humains. Comment expliquer qu’en quelques petits mois depuis avril 2015, quelques 300 civils ont été tués sans qu’un message fort de la Communauté internationale ne parvienne au Burundi ? Non quelque part, la Communauté internationale semble trop impersonnelle et, par conséquent, elle accuse une sécheresse hilarante de sentiments humains", a confié à la presse Hon. Jean Baptiste Rucibigango, le principal organisateur de ce communiqué conjoint.

« Nous combattons les divisionnismes de toute sorte qu’ils soient. Pour ce qui est du Burundi, nous suggérons également des pistes de sortie de cette galère. Pour arrêter ces tueries quotidiennes au Burundi, la meilleure solution est l’envoi des forces de la East African Standby Brigade Force (EASBF). Bien sûr la logistique peut être fournie par l’Union Africaine ou l’ONU. A défaut de cette solution, on peut renforcer la présence des observateurs militaires onusiens et surtout des Casques Bleus », a déclaré le député Rucibigango Jean Baptiste qui insiste sur une intervention de la Communauté internationale dans les meilleurs délais.

La conférence de presse de ces deux partis politiques rwandais organisée ce lundi 30 novembre 2015 à l’Hôtel Diplomates de Kimihurura a été appréciée par les journalistes qui ont trouvé que la réaction de quelques partis politiques rwandais est salutaire mais qu’elle est tardive.

« Considérant le Gouvernement du Burundi présidé par Pierre Nkurunziza, sa police d’Etat largement infiltrée par les miliciens génocidaires du FDLR et Imbonerakure du parti au pouvoir au Burundi, CNDD-FDD, ainsi que les agents du Service National de Renseignement (SNR) ont commis et continuent à commettre manifestement de graves crimes contre l’humanité et des crimes politiques…, les partis politiques rwandais PSR et UDPR font des recommandations (…) à la communauté internationale et aux parties en conflit », lit-on dans le communiqué qui précise l’envoi de la EASBF sous le commandement de la EAC et exige « l’amnistie générale pour tous les prisonniers politiques ». Une autre recommandation émise par les deux partis est la dissolution et le désarmement de miliciens Imbonerakure, la réforme du Service National de Renseignement et de la Police Nationale et le rapatriement au Rwanda des Fdlr. « Ces Rebelles rwandais des Fdlr, doivent être rapatriés, s’il le faut par l’usage de la Force », continue plus loin le Communiqué.

« Il m’est avis que pour résoudre la question burundaise, les parties en conflit doivent accepter de s’asseoir et négocier. Opposition, gouvernement et les acteurs de la société civile doivent dialoguer. Chaque partie doit savoir céder quelque chose pour arriver à un compromis », a confié Jean Damascène Ngiruwonsanga, Secrétaire Général de l’UDPR.

Les observateurs intéressés trouvent que Nkurunziza Pierre en s’arrogeant de force le troisième mandat présidentiel a créé un précédent que les jeunes Burundais ne sont pas près d’accepter. « Ils sont déterminés à lutter contre la police politique de Nkurunziza ; une police renforcée par les miliciens Imbonerakure et les Fdlr.

« Ces Imbonerakure et les Fdlr portent l’uniforme de Police mais n’ont pas de matricules. Quand ils sont descendus dans les rues des quartiers contestataires, la police se dépêche de leur enlever l’uniforme de peur d’être reconnus par la rue. Jamais, jusqu’à ce jour, les jeunes n’ont attaqué les militaires. Signe que l’armée républicaine burundaise n’est pas mêlée au chambardement politique amené par Nkurunziza », a confié au journal un acteur de la société civile burundaise qui a requis l’anonymat et qui affirme que bon nombre d’agents de police tombent dans les rues de Bujumbura qui est secouée par une guérilla urbaine vivace.

IGIHE 

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