oct
16
2024

EAC/Monnaie unique : entre opportunités et obstacles

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Gervais Abayeho : « Le Burundi ne remplit pas le critère de réserves de change. Il n’a pas de devises pour des importations pendant 4,5 mois »

Lors de leur séance plénière de ce mardi 15 octobre, les sénateurs burundais ont passé en revue avec le ministre des Affaires de la Communauté Est-Africaine, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture l’état d’avancement du projet de la monnaie unique au sein de l’EAC.

Alors que le délai de 10 ans, comptant de 2013 à 2023, que la Communauté Est-Africaine s’était fixée pour réussir ce pari, a pris fin, les sénateurs burundais ont exprimé leurs préoccupations.

Il s’agit notamment de la capacité des Etats membres de cette Communauté à surmonter les défis économiques, fiscales et politiques afin de garantir une intégration monétaire réussie. Cette union monétaire devait être effective dès 2024 mais les échéances ont été remises pour 2031.

Entre la disparité des économies, des infrastructures financières insuffisantes et les tensions politiques régionales, la mise en œuvre de cette union monétaire soulève des questions cruciales sur la faisabilité et son impact sur la stabilité économique de la région.

Quatre critères ont été ou fixés pour établir cette union monétaire. Ces conditions ont été mises en avant et retenues comme indicateurs macro-économiques en années successives dans chaque pays.

Il s’agit premièrement du taux d’inflation avec un maximum de 8 % sur trois mois. Il y a deuxièmement du déficit budgétaire, un déficit budget global hors don en pourcentage du PIB de moins de 3%. Troisièmement, il y a dette publique avec une limite fixée à 50 % du PIB. Et quatrièmement, il y a le critère en rapport avec les réserves de change, la condition requise est de pouvoir couvrir au moins 4 mois et demi d’importations.

« La mise en œuvre du projet de monnaie unique était difficile. Lors de l’évaluation faite le 17 mars 2023, aucun Etat membre de la région ne remplissait les critères macro-économiques pour utiliser la monnaie unique », a tenu à préciser le ministre burundais des Affaire de la Communauté Est-Africaine, Gervais Abayeho.

Selon lui, la décision a été prise au cours de cette réunion, que les Etats membres continuent les préparatifs, afin que cette union monétaire soit enfin effective en 2031.

« Cela veut dire que tous les Etats membres auront tous rempli les critères en 2028 et c’est dans le cas où les 3 ans, allant de 2028 à 2031, se terminent sans aucun changement parmi les critères macro-économiques », a-t-il ajouté.

La question en rapport avec les obstacles et autres contraintes quant à la mise en place de la monnaie unique dans la région a été posé à l’ambassadeur Gervais Abayeho, il a été formel : « Le Burundi ne remplit pas le critère de réserve en mois d’importation. Il n’a pas de devises pour faire l’importation pendant 4 mois et demi ».

Avec cette union monétaire, explique le ministre burundais des Affaires de la Communauté Est-Africaine, certains Etats membres de l’EAC vont pouvoir enregistrer des profits au moment où d’autres vont subir des pertes. « Les Etats dont leur monnaie n’est pas convertible, y compris le Burundi, vont en payer les frais. Vous faites des voyages à l’extérieur du pays, vous avez constaté qu’il est difficile voire impossible de convertir la monnaie burundaise en d’autres monnaies de la région sauf au marché noir », a fait savoir l’ambassadeur Gervais Abayeho.

Après l’intégration de la monnaie unique, les pays qui ne vont pas pouvoir utiliser la monnaie unique ne feront qu’en subir des conséquences, leur monnaie ne sera plus utilisée dans la communauté. Le Burundi est appelé à fournir des efforts pour arriver en 2028 ayant rempli tous les critères exigés, a conclu le ministre burundais des Affaire de la Communauté Est-Africaine.
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