avr
04
2021

Emission des porte-paroles des institutions: des réponses et des zones d’ombre

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De droite à gauche: Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement, Evelyne Butoyi, porte-parole du président et Agnès Bangiricenge, porte-parole de la Cour suprême

Les porte-paroles des institutions ont répondu aux questions des journalistes et de la population dans une émission publique  animée ce vendredi 2 avril  à Kirundo.  Retour sur quelques questions qui ont marqué les esprits.

Plusieurs questions ont été posées aux porte-paroles des institutions par les journalistes sur place et la population via une ligne téléphonique. Il s’agit entre autres la récente fermeture des médias des burundais en exil animés par des journalistes burundais en exil au Rwanda, la position du Burundi  par rapport aux vaccins contre la Covid-19,  le maintien en détention de Christa Kaneza, la mise en application de la grâce présidentielle,  les recettes provenant des minerais, etc.

A propos de la récente fermeture des médias animés par des journalistes en exil par les autorités rwandaises, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement  a salué un signe de bonne foi pour la normalisation des relations de la part du Rwanda.  «Le gouvernement a accueilli avec satisfaction la fermeture des radios des journalistes en exils émettant à partir du Rwanda. C’est l’un des signes de bonne foi pour la normalisation des relations d’amitié entre le Burundi et le Rwanda », s’est-il réjoui.

« Rien  ne peut nous empêcher de normaliser  les relations. Le Burundi et le Rwanda sont deux pays limitrophes qui  ont beaucoup de choses en commun. Nous nous rencontrons dans des organisations régionales et internationales», a-t-il tenu à rappeler.

Il a été complété par Sonia-Inès Niyubahwe, porte-parole du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération au Développement. Elle a souligné une volonté politique des deux côtés pour la normalisation des relations qui se sont détériorées depuis 2015.  Elle a rappelé la rencontre des chefs de la diplomatie des deux pays à Gasenyi-Nemba à la frontière rwandaise. « N’eut été la Covid-19, un groupe d’experts était déjà à l’œuvre pour statuer sur des questions qui nous divisent», a-t-elle précisé.

«On attend l’homologation des vaccins anti-covid-19»

Au sujet des vaccins anti-covid-19, le porte-parole du gouvernement a également réagi pour clarifier la position du gouvernement. Ila fait savoir que l’OMS a mis l’initiative COVAX pour octroyer des doses de vaccins anti-covid-19 aux pays qui ont peu de moyens pour s’en procurer et le Burundi ne fait pas partie des bénéficiaires.

Selon Prosper Ntahorwamiye, le Burundi  n’a pas refusé les  vaccins. Il s’est donné le temps en attendant leur  homologation par l’OMS. « Ceux qui sont disponibles sont des vaccins  d’urgence. Ils peuvent avoir des effets et ceux-ci incombent aux pays bénéficiaires. Nous  suivons de près l’évolution de la pandémie pour prendre des mesures qui s’imposent». Il  s’est également réjoui du niveau satisfaisant dans la lutte contre la pandémie du coronavirus dans le pays.

Imbroglio juridique

Les journalistes sont revenus sur maintien en détention de Christa Kaneza  accusée de complicité d’assassinat de son mari  à  Gasekebuye dans la nuit du 24 au 25 novembre 2020.

Selon la décision rendue publique par le Tribunal de Grande Instance de Muha,  Christa Kaneza  devait être libérée le 3 février avec  interdiction de sortie du territoire burundais.

Pour  Agnès Bangiricenge, porte-parole de la Cour suprême, celui qui l’a  maintenue  en prison n’a violé aucune loi.   « Un prévenu  qui n’est pas encore jugé peut être relâché par le tribunal. Mais le procureur qui est chargé de mettre en application cette libération peut le maintenir en prison selon la gravité de l’infraction ».  S’agissant de l’indignation que l’affaire a suscitée sur les réseaux sociaux, elle précise que tout se gère aux tribunaux selon les procédures établies.

Concernant la mise en application de la grâce présidentielle trois mois après, Cynthia  Irakoze, porte-parole du ministère de la justice tranquillise. Le décret présidentiel d’application, a-t-elle dit, a été signé le 5 mars.

« Les directeurs des centres pénitentiaires sont à l’œuvre pour identifier et confectionner  les vraies bénéficiaires  de cette grâce.  Avant  leur libération, il faut une formation patriotique en vue d’une réintégration sociale afin de retrouver la vie normale et servir le pays », a indiqué Cynthia  Irakoze.

Par le passé, a fait remarquer, la porte-parole du ministère de la Justice, il a été constaté qu’il y a des cas de récidive, « des prisonniers graciés qui ont commis les mêmes infractions ».

Elle a expliqué que le ministère de la Justice a une  politique de désengorgement des prisons. A cet effet, dans des descentes dans les prisons  plus de 8.000 dossiers des personnes qui n’ont jamais  été jugés ont été traités. «Si des gens sans jugement croupissent en prison l’économie du pays en pâtit ».

A la question des recettes provenant des minerais dont la part dans le budget général de l’Etat reste statique chaque année alors que les sociétés minières augmentent leur production chaque année, Larissa Dushime, porte-parole du ministère des Finances et de la Planification économique a indiqué qu’il n’y a pas des chiffres exacts.

« Il n’y a pas des chiffres exacts pour savoir l’argent qui viennent des mines. Nous sommes en train de revoir les contrats pour augmenter les recettes», a-t-répondu Larissa Dushime sans convaincre. Les journalistes  dans la salle sont restés sur leur soif. Il y a eu des murmures.

Un activiste de la société civile qui a requis l’anonymat dénonce ce qu’il qualifie d’échappatoires. Selon lui, il est inconcevable  qu’un ministère chargé du budget ignore les recettes minières. « C’est un secteur sensible où s’affrontent les gros poissons pour s’enrichir. Cette dame ne pouvait pas s’aventurer au risque de se faire avoir», a-t-il conclu ému.

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