Entreprendre tout en respectant l’environnement
Journaliste animatrice à la Radio Maria, militante écologiste munie d’un baccalauréat en marketing, Allégria Nduwimana vise à changer les mentalités en remplaçant les sachets en plastique non biodégradables qui polluent l’environnement par des emballages papiers plus écologiques qu’elle produit dans sa propre entreprise.
Fondatrice d’une entreprise dénommée DB Trade, Allégria Nduwimana fournit des emballages papiers à des particuliers sur commande. Elle indique qu’elle fait des personnalisations et ajoute des motifs. « C’est ma façon de montrer qu’on peut faire de belles choses tout en respectant l’environnement », fait-elle remarquer.
Elle a commencé timidement avec un capital de 6000 FBU et quelques clients qui commandaient deux à cinq emballages. Ce n’était pas facile pour elle et surtout qu’elle devait livrer le produit à domicile. Un bout de temps après avoir réuni une somme de 400 USD, elle s’est rendue à Kampala pour se procurer la matière première et aussi mieux se renseigner et améliorer le processus de fabrication des emballages papiers.
Mme Nduwimana nous fait aussi savoir qu’elle voyait à quel point les sachets en plastique constituaient une menace pour l’environnement et la santé et que c’est de là qu’elle a constaté qu’il fallait mettre sur pied une solution d’implanter quelque chose qui remplace les sachets en plastique.
Elle indique que sa vie s’est métamorphosée le jour où elle a reçu la première commande pour l’emballage des pizzas. « Je n’en avais jamais fabriqué avant, mais je savais que je pouvais y arriver », informe-t-elle avant d’ajouter qu’avec quelques connaissances en dessin scientifique, elle pourrait faire des schémas pour un carton à pizza et en faire un gabarit.
Son emploi du temps
Patron d’une équipe de sept personnes dont deux travaillent à temps plein et cinq autres en renfort quand il y a une grande commande, elle nous fait savoir qu’elle doit respecter toujours les délais de livraison de sa marchandise afin de satisfaire sa clientèle et bien sûr de donner une bonne image de son entreprise. Elle ajoute : « Par exemple, quand je reçois une commande de 500 emballages, je me donne un délai de trois jours pour les livrer. Dans ce cas, on travaille depuis 7 h 30 jusqu’à 18 h 30 et des fois je peux prolonger jusqu’à 21 h ». Et d’ajouter : « Je me réveille à 5 h du matin pour faire des gabarits jusqu’à 6 h, car c’est moi qui fait le design. Et, après, on enchaine jusqu’à la livraison du matériel ».
Femme multitâches
Proactive, Mme Nduwimana est aussi membre d’une association qui œuvre pour le lancement des jeunes entrepreneurs « Pépinière de jeunes professionnels » dont elle est vice-présidente. « Cette dernière regroupe les jeunes qui ont terminé leurs études universitaires, mais qui n’ont pas encore du travail », souligne-t-elle. Elle fait savoir que cette association est là d’abord pour renforcer les capacités, ensuite pour échanger afin d’avoir au moins quelques notions dans plusieurs domaines. « Ma fonction au sein de cette association consiste à élaborer des projets », indique-t-elle avant d’ajouter qu’actuellement, elle est entrain de préparer un projet de partenariat avec Miss Burundi. Il s’agira de les accompagner dans leurs projets d’entrepreneuriat chez les jeunes lycéens ».
Les difficultés rencontrées
Allégria Nduwimana regrette qu’il n’y ait pas encore d’industrie de papeterie au Burundi car ça lui serait facile de trouver la matière première. Elle indique qu’il y a des personnes qui ont la volonté d’acheter ses emballages écologiques, mais qui trouvent qu’ils coûtent cher». Elle fait aussi savoir qu’elle est obligée de se rendre à Kampala pour se procurer la matière première, et qu’elle est obligée de payer les frais de dédouanement et les taxes ainsi que les salaires des employés. « Donc le prix doit être un peu élevé, mais sans toutefois dépasser les limites car je fais ce métier avant tout dans le cadre de la protection de l’environnement et surtout de changer les mentalités des gens qui doivent s’habituer à utiliser des emballages écologiques », affirme-t-elle. Elle fait savoir aussi que l’impression coûte cher et, pour le moment, elle propose aux clients des autocollants ».
Mme Nduwimana signale qu’il a fallu un jour pour qu’elle prenne le risque d’entreprendre, de commencer sans beaucoup de moyens pour monter un atelier ou établir des points de vente pour permettre aux clients de la retrouver facilement, sans machines pour produire en série les emballages écologiques, mais cela ne l’a pas empêché de garder le cap.
Elle nous a confié qu’elle aimerait que dans l’avenir elle puisse fournir des emballages écologiques sur tout le territoire du Burundi et aussi créer de l’emploi pour les jeunes et un cadre de formation afin d’inciter les jeunes à entreprendre, de les aider à oser exploiter leurs talents afin de changer les mentalités et de contribuer au développement durable de notre pays.
Elle lance un appel aux jeunes qui veulent entreprendre de persévérer même s’ils ne s’estiment pas à la hauteur. « Viser toujours haut et un jour vous aurez une récompense », conclut-elle.
burundi-eco.com