Bruxelles - Infos Grands Lacs vous propose un entretien exclusif avec Hussein Radjabu, l’ex-homme fort du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, vivant aujourd’hui en exil suite son évasion de la prison de Mbimpa en mars 2015.

On s’en doute, il suit très attentivement la situation du Burundi qu’il qualifie de « catastrophique sur le plan politique et humanitaire ».

D’emblée, Hussein Radjabu dira qu’il n’appartient pas au Forebu, dont la coordination générale a-t-on appris jeudi 21 janvier en soirée, serait assurée par le général Godefroid Niyombare, l’un des principaux artisans du putsch des 13 et 14 mai 2015.

Dans cet entretien, Radjabu affiche également ses revendications : le respect de la loi, de la Constitution et des Accords d’Arusha.

Il conserve des contacts étroits avec certains membres des Forces de défense et de sécurité burundaises et comprend « qu’ils puissent s’organiser pour sauver les Accords d’Arusha. C’est Pierre Nkurunziza qui provoque le démantèlement de ces forces et qui les pousse au maquis.»

Quant au parti CNDD-FDD, « parti dirigé par la terreur et par la manipulation imposée par le Président burundais », Radjabu le sent de plus en plus fragilisé par les désaffections récentes et celles d’autres cadres qui pourraient survenir.

Hussein Radjabu souhaite bien entendu que des solutions politiques puissent être trouvées pour ramener la paix au Burundi, il prône le dialogue inclusif, soutient la mission de l’Union africaine mais « quand on est empêché de jouir de sa liberté dans son pays, il faut se mettre dans les mêmes conditions que ceux qui utilisent les armes. »

Propos recueillis par Pierre Martinot