mai
25
2016

Fabio Castaldo: « L’UE doit mettre un terme aux violences au Burundi »

Rome - « Est-ce qu’un risque de génocide est en cours au Burundi ? Ou bien sommes-nous confrontés à une crise politique à connotation ethnique ? Ou bien encore l’actuel gouvernement burundais est devenu une dictature ? » Autant de questions que Fabio Castaldo, député européen du mouvement italien 5 étoiles et membre de la commission Affaires étrangères du Parlement européen, a mis sur la table lors d’un débat sur la crise burundaise qui s’est tenu la semaine dernière à Rome et auquel ont participé Pierre-Claver Mbonimpa, Marguerite Barankitse et Alessandra Morelli, responsable du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

Dans cet entretien accordé à Infos Grands Lacs, Castaldo livre ses frustrations par rapport à l’action de la Communauté internationale. « Les droits de l’homme, ainsi que la liberté civique et la liberté d’expression sont continuellement violés au Burundi », dénonce-t-il. « L’Union Européenne a certes suspendu son appui budgétaire au gouvernement burundais, mais ce n’est pas suffisant. Nous continuons à appuyer les missions africaines et onusiennes dans lesquelles sont impliquées des soldats de l’armée burundaise et les sanctions économiques adoptées contre l’entourage du président Nkurunziza ne sont pas pleinement mis en œuvre. Il faut que l’UE applique les mesures qu’elle adopte et envoie une mission au Burundi pour mettre un terme aux violences ».

Fabio Castaldo veut proposer une résolution d’urgence sur le Burundi sur laquelle discuter et voter le plus rapidement possible au cours d’une des prochaines sessions plénières du Parlement européen. L’eurodéputé italien rappelle aussi que « l’Union Africaine a un rôle cruciale à jouer, mais elle doit arrêter de justifier sa non intervention en jouant la carte de la non-ingérence ».

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec Afronline/Vita (Italie).