Jan
11
2019

Fayulu va contester en justice le résultat de la présidentielle en RDC

Martin Fayulu, candidat de la coalition d'opposition Lamuka arrivé officiellement deuxième de l'élection présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé vendredi qu'il allait déposer une plainte pour fraude devant la Cour constitutionnelle.

Son équipe de campagne affirme qu'il a recueilli 61,51% des voix, contre seulement 18,86% pour le vainqueur proclamé, Félix Tshisekedi, un autre opposant, candidat de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) - que les résultats provisoires de la commission électorale créditent de 38,57% des voix.

Le candidat soutenu par le président sortant Joseph Kabila, l'ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, est arrivé en troisième position avec 18,49%, a précisé Fidèle Babala, responsable de la campagne de Fayulu.

"Nous savons bien que la Cour constitutionnelle est composée de partisans de (Joseph) Kabila mais nous ne voulons pas qu'ils disent que nous n'avons pas suivi la loi. Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour avoir un résultat juste et clair", a déclaré Martin Fayulu à la BBC.

Dans un entretien accordé la veille à Radio France Internationale (RFI), Fayulu, donné largement favori par les sondages avant le scrutin, avait déjà dénoncé un "putsch électoral" et "des résultats qui n'ont rien à voir avec la vérité des urnes".

Les résultats de l'élection ont été annoncés dans les premières heures de jeudi par la Commission électorale nationale (Céni). A compter de cette proclamation, Martin Fayulu a quarante-huit heures pour contester en justice ces résultats.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui avait déployé 40.000 scrutateurs le jour du scrutin, a déclaré que le vainqueur annoncé par la Céni ne correspondait pas à celui issu de son propre décompte.

Reuters 

 

 

La Cenco n'a pas donné le nom de celui qu'elle considère comme le vainqueur mais selon trois diplomates il s'agit bien de Martin Fayulu.

La France et la Belgique ont exprimé des doutes sur les résultats officiellement annoncés.

La suspicion régnait avant même la proclamation de ces résultats, des observateurs ayant signalé des irrégularités et des rumeurs faisant état de négociations secrètes entre le gouvernement de Joseph Kabila et Félix Tshisekedi en vue d'un partage du pouvoir.

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