Professeur de droit à l’Université d’Anvers, Filip Reyntjens assure que “l’arrêt de la Cour constitionnelle ne tient pas la route”. Pour corroborer son propos, ce spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs indique deux raisons principales: “tout d’abord  la Cour insiste beaucoup sur l’importance de l’Accord d’Arusha comme source d’inspiration de la Constitution de 2005, mais dans son arrêt elle abandonne toute reference à cet Accord et fait dire à la Constitution tout le contraire de ce que dit l’Accord d’Arusha”. Deuxièmement, “l’interprétation d’un passage de l’article 302 de la Constitution est tout à fait erroné. Cet article porte exclusivement sur le mode d’élections du premier president de la période post-transition, alors que dans son arrêt la Cour fait reference aux nombres de mandats, ce qui est totalement faux”. Enfin, Filip Reyntjens soutient que “aussi bien à l’étranger qu’au Burundi, on a voulu lire la Constitution à la lumière de l’Accord d’Arusha, alors que ce n’est pas nécessaire car cette Constitution est extremement claire. Le président peut server deux mandats, pas plus”.

Propos recueillis par Joshua Massarenti, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).