aoû
20
2018

Fistule obstétricale, le gouvernement déterminé à éradiquer cette complication

Depuis  2010, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida avec l’appui de ses partenaires a mis en place un centre dénommé  « Urumuri » à l’hôpital régional de Gitega pour assurer la réparation des fistules obstétricales. Ce centre qui accueille les malades de toutes les provinces du pays dispose de deux médecins nationaux formés dans ce domaine et qui prennent en charge les cas simples et semi-complexes.

Une visite conjointe du ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida, Dr Thaddée Ndikumana, et du Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), M. Richmond Tiemoko a été effectuée à l’hôpital  régional de Gitega pour s’enquérir de l’état d’avancement de la campagne de réparation des femmes fistuleuses.

« Nous sommes venus rassurer, avec l’appui de FNUAP, les femmes ayant des fistules obstétricales », a tenu à préciser  Dr Ndikumana, ministre de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida. Selon lui, l’objectif de cette supervision conjointe était d’améliorer la qualité des soins maternels afin de contribuer à l’élimination des décès maternels évitables et des fistules obstétricales au Burundi. « Le travail déjà fait par ce centre est très louable vu le nombre  de malades déjà soignées et guéries même si c’est un combat quotidien», a affirmé le Dr Ndikumana.

Les femmes pensionnaires du centre « Urumuri » témoignent

Les femmes fistuleuses rencontrées au  centre Urumuri ne cachent pas leur satisfaction quant à l’accueil et à la prise en charge dont elles bénéficient de la part du personnel de ce centre. Aline Nicoyanditse, originaire de la province Rumonge, est hospitalisée depuis plus de deux semaines. «  Je suis devenue fistuleuse après ma première grossesse, car j’ai fait une fausse-couche. Mais depuis mon arrivée ici, je constate que ma santé s’améliore, car les médecins ne ménagent aucun effort pour me traiter », raconte-t-elle. Eugénie Kabura, une sexagénaire originaire de Kibago en province Makamba fréquente le centre « Urumuri » pour la seconde fois car la maladie a perduré. « Je suis confiante que cette fois-ci je vais rentrer guérie car ma santé évolue de mieux en mieux », dit-elle.

« La fistule obstétricale est évitable, traitable et curable »

Selon Célestin Sakubu, médecin spécialiste des fistules obstétricales au centre «Urumuri », il y a nécessité d’améliorer la qualité des soins maternels, car cette maladie peut survenir à tous les âges. « Nous conseillons constamment aux filles  d’éviter les mariages et les grossesses précoces. Ensuite nous poursuivons l’éducation des femmes opérées et leurs conjoints sur le comportement sain et responsable à adopter après l’opération », précise M. Sakubu dans sa présentation des réalisations du centre « Urumuri ». Honoré J.B. Berthé, un docteur spécialiste des fistules venu du Mali pour prêter main forte aux médecins du centre Urumuri se dit satisfait du pas déjà franchi dans les opérations contre la fistule obstétricale. « C’est mon deuxième séjour  à Gitega  et  je peux affirmer que nous avons de meilleurs outils de lutte contre les fistules obstétricales en termes de moyens, d’assistance et de la dignité de soins aux femmes fistuleuses »,  affirme M. Berthé avant d’ajouter que le travail dans ce centre demande d’abnégation  et une attention particulière vu que les patients viennent parfois avec une blessure psychologique due  à la stigmatisation subie dans leurs ménages.

Le gouvernement et ses partenaires se mobilisent

Dans son mot de circonstance, Dr  Ndikumana a souligné l’engagement du gouvernement à venir en aide aux femmes fistuleuses. « Nous sommes venus pour analyser ensemble la situation et essayer de trouver des solutions durables à ce problème. Sachez que vous avez le soutien du ministère de la Santé  Publique et de la Lutte contre le Sida et de ses partenaires et les problèmes auxquels fait face le centre Urumuri trouveront des réponses pour le bien des malades », indique Dr Ndikumana.

Quant au Représentant du  FNUAP au Burundi,  il a promis de mobiliser tous les partenaires pour aider ces femmes à retrouver leur dignité, car  la fistule obstétricale n’est pas une malédiction, mais un accident comme tant d’autres. « Nous travaillons d’arrache-pied en connivence avec le gouvernement pour diminuer considérablement les cas de décès maternels et, dans le même volet, faire tout pour éradiquer les cas de fistules obstétricales pour qu’enfin toute femme fistuleuse retrouve le sourire », conclut M. Tiemoko

Rappelons que le centre Urumuri a déjà opéré avec succès 90 cas de femmes atteintes de  fistules obstétricales pendant la deuxième campagne qui s’est déroulée de juillet 2018 à août 2018.

burundi-eco.com

 

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