L’hôpital de Kyeshero organise pendant une semaine une campagne de réparation gratuite de la fistule obstétricale à Goma dans le Nord-Kivu, a annoncé vendredi 24 mars le Ministre provincial de la Santé, Dr Martial Kambumbu.

Selon lui, plusieurs dizaines de femmes souffrent de la fistule obstétricale ou fistule vésico-génitale dans la province.

Cette campagne de réparation de fistule bénéficie de l’appui de l’UNFPA. Elle est conduite par des médecins spécialistes français et congolais.

L’ampleur de cette réalité pathologique constitue l’un des  problèmes de santé  qui suscitent davantage l’attention de plusieurs partenaires intervenant dans le secteur de la santé en province, plaide le Dr Martial Kambumbu.

Les causes de cette pathologie ne sont pas forcément liées au viol, comme certains ont tendance à le croire, explique le Dr Martial Kambumbu.

«On dit que c’est le viol qui crée la fistule. Le viol peut être un des éléments, mais qui ne prime pas sur l’accouchement. Ce que je vous dis, c’est d’amener la maman à un endroit où elle peut  être bien prise en charge lorsqu’elle a sa grossesse et planifier son accouchement», conseille-t-il.

La fistule obstétricale ou fistule vésico-génitale survient généralement lorsque qu’une femme enceinte passe un moment de travail prolongé et difficile, souvent sans intervention obstétricale, renchérit pour sa part l’urologue français Alain Le Duc.

La femme souffre alors d’incontinence sévère de l’urine, précise l’urologue Alain Le DUC, doyen de l’Université Paris 7, intervenant dans la campagne.

L’urologue français, concepteur d’une nouvelle technique thérapeutique de cette maladie, pense que ce fléau constitue un drame dans la région. Il estime que des séances de sensibilisation en faveur des femmes enceintes ne suffisent pas.

Pour éradiquer ce fléau chez la femme du Nord-Kivu, un plan de formation des prestataires de santé est en vue, précise le Ministre Martial Kambumbu.