jui
18
2015

Grand entretien. Willy Nyamitwe: “Nous préférons une crise budgétaire à une crise institutionnelle et sécuritaire”

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Photo: Joshua Massarenti

De Bruxelles – « Nous préférons une crise budgétaire à une crise institutionnelle et sécuritaire ». C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui aux micros d’Infos Grands Lacs le chargé de Communication de la présidence burundaise, Willy Nyamitwe, au terme de sa conférence de presse au Press Club de Bruxelles. Alors que le gouvernement burundais se refuse de reporter la date des élections présidentielles fixées le 21 juillet - « une ligne rouge que l’on ne peut pas franchir », assure Nyamitwe -, la victoire qui se profile pour le président sortant Pierre Nkurunziza va très probablement pousser bon nombres de bailleurs de fonds à suspendre leur appui budgétaire à l’Etat burundais. « Des bailleurs de fonds comme l’Union Européenne ou la Belgique conditionnent leur aide au report des élections », souligne Nyamitwe, « mais un gouvernement responsable ne peut pas se plier à ces conditions car la souveraineté d’un pays n’est pas négociable ». Dans ce grand entretien concédé à IGL, l’influent conseiller de Pierre Nkurunziza assure « que nous trouverons des solutions alternatives » aux donateurs traditionnels. Lesquelles ? « Il est trop tôt pour se prononcer ».

Au cours de sa conférence de presse, Willy Nyamitwe a par ailleurs lancé un J’accuse contre l’Union Européenne, coupable à ses yeux « de rester silencieuse face à l’armement des jeunes et aux attaques armées contre le Burundi. Que signifie ce silence de la part de ceux qui se réclament être les défenseurs des droits de la personne humaine ? », s’interroge le chargé de Communication de la présidence burundaise. « L’Union Européenne, y compris son Parlement, est toujours prompte à condamner le gouvernement [du Burundi], mais ne sent pas le besoin urgent de condamner les faits et gestes de l’opposition, qui a revendiqué ces attaques ».

Dans ce grand entretien accordé à IGL, Nyamitwe s’est aussi exprimé sur la situation des médias privés burundais. « La lumière doit être faite par la justice burundaise afin que nous sachions ce qu’il s’est passé », a-t-il assuré, mais sur les raisons qui ont poussé plus d’une cinquantaine de journalistes burundais, dont notamment le directeur de la RPA, Bob Rugurika, à fuir le pays, il dénonce « une manipulation de l’information. Il n’y a rien qui est fait pour traquer des journalistes », poursuit Nyamitwe, qui dément « l’existence de listes noires dans lesquelles seraient inscrites des gens à abattre », dont des professionnels des médias burundais. Enfin, concernant l’unique média privé toujours en activité au Burundi, IWACU, il soutient que « nous avons besoin de la diversité de l’information, mais ce journal est un journal rangé du côté de l’opposition ».

Ecoutez l’interview intégrale à Willy Nyamitwe. 

Langues: 
Genre journalistique: 
Durée: 
00:41:40

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