oct
10
2018

Grève à Viettel Burundi : Le conseil d’arbitrage se fait toujours attendre

Les employés grévistes de la compagnie Viettel Burundi sont toujours en attente de la composition du conseil d’arbitrage. Entre temps, le litige vient d’être porté devant le Tribunal du Travail par la direction de cette société vietnamienne de téléphonie mobile.

«On ne comprend pas pourquoi le ministre en charge du travail tergiverse pour mettre sur pied ce conseil d’arbitrage», se demandent les employés en grève de la compagnie Viettel Burundi. «C’est vraiment déplorable que des Burundais restent les mains croisées alors que leurs compatriotes sont en train d’être malmenés par des étrangers».

Selon Me Jacques Bitababaje, avocat de ces employés, le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi avait 4 jours pour créer ce conseil d’arbitrage, comme le stipule l’article 200 du Code du Travail : « Dans les quatre jours francs suivant le jour de la réception du dossier complet de l’affaire, le conseil d’arbitrage instruit le différend dont il est saisi et arrête une sentence arbitrale.» Depuis, deux semaines viennent de s’écouler. «Cette lenteur est incompréhensible».

La direction de Viettel met les bouchées doubles

La semaine dernière, le ministre en charge du Travail et de l’Emploi, Félix Mpozeriniga, a indiqué qu’il avait reçu la lettre de l’Inspection générale du Travail le 21 septembre 2018. Il avait aussi fait savoir qu’il attend que « les représentants des travailleurs et des employeurs lui envoient des assesseurs qui vont composer ce conseil d’arbitrage ». Les représentants de la Confédération des Syndicats du Burundi (Cosybu) et de l’Association des employeurs du Burundi (AEB) affirment qu’ils ont envoyé les noms de leurs représentants dans ce conseil d’arbitrage, depuis longtemps.

Sans attendre la composition de ce conseil d’arbitrage, la direction de Viettel Burundi s’est empressée de porter l’affaire devant le Tribunal du Travail. Ce dernier a sorti 3 convocations pour certains représentants du Syndicat des travailleurs de la société Viettel-Burundi (Sytravibu). Ils ont comparu, jeudi 4 octobre 2018, pour «présenter leurs dires et moyens en cause qui les oppose à Viettel Burundi.» Me Jacques Bitababaje parle d’une violation pure et simple de la loi. «La procédure n’a pas été respectée. Il fallait attendre les conclusions du conseil d’arbitrage. On ne comprend pas cette manière de procéder de la part de la direction de Viettel Burundi.» De plus, il souligne que le Tribunal du Travail devait sortir des assignations et non des convocations.

Signalons que ces employés sont en grève depuis le 6 septembre 2018. Entre autres revendications, il y a la question des contrats, la suspension par l’employeur des contrats à durée indéterminée, la direction qui rechigne à déclarer certains cas d’accident de travail, le mode ambigu de calcul de la prime d’ancienneté, de l’IPR et de l’INSS, etc.

iwacu-burundi.org

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