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22
2024

Hausse du prix du sucre : quand la Sosumo se sucre

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La Sosumo peine à satisfaire la population

Dans un communiqué daté du 14 septembre 2024, la société sucrière du Moso (Sosumo) a annoncé une hausse du prix du sucre, denrée déjà rare sur le marché local. Le prix de vente au détail, toutes taxes comprises, est passé de 3200 BIF à 8000 BIF par kilogramme. Cette nouvelle structure des prix a suscité de vives réactions au sein de la population. Quelles sont les motivations de cette hausse ? Certains politiques et activistes de la société civile appellent à la suspension de cette mesure.

Par Rénovat Ndabashinze et Pascal Ntakirutimana

Sur les réseaux sociaux, dans les groupes de discussion sur Whatsapp, tout le monde tire à boulets rouges sur l’administrateur directeur général de la Sosumo. Après la sortie du communiqué annonçant la hausse du prix. « Qu’il ne nous trompe pas. La hausse du prix d’un kilogramme du sucre sosumo devrait être influencée par le coût de production d’un kilogramme. Sur ce, l’ADG devrait d’abord montrer les facteurs de production, la hiérarchie des coûts de production et les frais de livraison ».

Pour justifier la légalité de sa décision, Aloys Ndayikengurukiye, administrateur directeur général de la Sosumo indique que cette augmentation des prix a été réalisée conformément à l’ordonnance ministérielle conjointe du 8 août 2024, émise par les ministres du Commerce et des Finances. Cette ordonnance vise à libéraliser le commerce du sucre sur le territoire national et stipule que « le prix du sucre, qu’il soit produit localement ou importé est fixé en fonction du coût de production ou d’importation ».

D’ailleurs, tranche l’ADG de la Sosumo, si la direction a signé sur cette nouvelle structure des prix, c’est avec l’aval de l’autorité. « On ne s’est pas improvisé. C’est après l’autorisation préalable de notre ministre que la nouvelle structure des prix a été réalisée ».

M.Ndayikengurukiye rappelle que même dans d’autres entreprises comme la Brarudi et Buceco, ce sont les autorités de ces dernières qui fixent les prix après consultation avec l’autorité hiérarchique.

Des motivations derrière cette hausse des prix

L’ADG de la Sosumo souligne, d’entrée de jeu, qu’ils ont sorti une nouvelle structure des prix, car le coût de production du sucre a considérablement augmenté en raison de la conjoncture économique nationale et internationale. « Les prix des intrants et des matériels de production ont sensiblement augmenté ».

Il précise ensuite que cette hausse du prix permet de s’aligner sur les prix actuellement pratiqués par les commerçants privés, afin d’éviter d’éventuelles spéculations sur le marché. « Dans différents marchés (chez Sion ou Cotebu) et magasins, le prix d’un kilogramme du sucre importé par les commerçants privés varie entre 8000 BIF et 12.000 BIF. La Sosumo s’est donc alignée sur le prix le moins cher ».

Or, insiste-t-il, quand les prix sont largement différents, les spéculations naissent. Il assure qu’avec ces mesures, le sucre va être disponible et accessible à tout le monde. « Au niveau de la Sosumo, nous sommes en pleine campagne de production ».

Contacté, Onésime Niyukuru, porte-parole du ministère du Commerce a confirmé sous forme d’interrogation que la Sosumo a eu effectivement l’autorisation de revoir à la hausse les prix du sucre. « Est-ce que la Sosumo ne vous pas déjà donné la réponse ? »

Pour rappel, en vue de booster la production du sucre sosumo, une nouvelle sur un partenariat entre la Sosumo et une société indienne installée en Ouganda, Sarrai Group a filtré l’année dernière.

L’ADG précise à ce sujet que les négociations ont eu lieu, mais qu’elles ne sont pas encore arrivées à l’étape des conclusions. « Nous avons franchi la première étape. Nous avons donné le rapport à qui de droit et nous attendons les orientations de l’autorité sur la suite à donner ».

Le président Ndayishimiye dénonce cette mesure

https://www.iwacu-burundi.org/hausse-du-prix-du-sucre-quand-la-sosumo-se...

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