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28
2020

HUMAN RIGHTS WATCH PRÉOCCUPÉE PAR LA SITUATION DES ADEPTES DE LA PROPHÉTESSE DE BUSINDE

Ils viennent de passer une semaine dans un centre de transit de Makombe, dans la zone de Gatete, en commune et province de Rumonge (sud ouest du Burundi). Non assistés, surveillés par la police et coupés du monde extérieur, ils vivent dans des conditions très déplorables et crient au secours. L’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Whatch qui documente les abus commis contre le groupe religieux dit craindre pour la sécurité de ses membres. (SOS Médias Burundi)

D’après nos sources, ils manquent presque de tout ce qui est nécessaire pour vivre. Jeudi soir, ils ont refusé de manger l’insuffisante ration qui leur est donnée par les autorités, en signe de protestation.

Le gouvernement burundais les a soupçonnés d’avoir été infiltrés par des rebelles avant de d’être chassés par les autorités congolaises. « Le jour où ils sont arrivés, des anciens rebelles détenus par les renseignements et d’autres insurgés qui se sont rendus aux forces de sécurité ont pu identifier et révéler leurs anciens compagnons », a dit à SOS Médias Burundi une source policière qui s’était déplacée à la frontière de Kavimvira (ouest du Burundi) pour recevoir les adeptes de Zebiya Ngendakumana le 18 mars dernier.

Human Rights Watch qui suit les activités du groupe religieux considéré par certains comme une secte indique craindre pour la sécurité de ses membres. « Human Rights Watch a documenté des abus commis contre ce groupe religieux depuis de nombreuses années, particulièrement des cas de tueries en mars 2013 à Businde dans la province de Kayanza (nord du Burundi) où la police a tiré à balles réelles sur le groupe de fidèles, tuant au-moins neuf personnes. Dans le contexte actuel au Burundi, cela les met en danger. Par exemple, une des Burundaises a dit à Goma en décembre 2019 qu’elle avait quitté son pays quatre mois plus tôt fuyant les persécutions. Elle a dit que les arrestations continuent et que les adeptes étaient empêchés de se réunir pour prier. Nous craignons que ces abus reprennent alors que les élections approchent », a déclaré à SOS Médias Burundi, Lewis Mudge , directeur de l’Afrique Centrale à Human Rights Watch.

Des adeptes de la prophétesse Zebiya Ngendakumana à leur arrivée à la frontière de Kavimvira le 18 mars 2020
Des adeptes de la prophétesse Zebiya Ngendakumana à leur arrivée à la frontière de Kavimvira le 18 mars 2020

Selon Mudge, les autorités burundaises ne devraient pas retenir les adeptes de la prophétesse de Businde sous prétexte d’une formation patriotique. »Nous sommes préoccupés par les propos de Nestor Bimenyimana, directeur général du rapatriement relatés dans les médias qui a dit que les adeptes vont suivre une formation patriotique en quarantaine. Donc, placer des gens en quarantaine pour des raisons médicales ne devrait pas être confondu avec une détention ou une formation quelconque surtout si ceci risque d’aller à l’encontre des croyances des personnes concernées », a-t-il insisté.

D’après des témoins, la croix Rumonge a été autorisée jeudi dernier à distribuer des savons et des désinfectants et d’installer un dispositif pour se prévenir contre le coronavirus.

Depuis 2015, plusieurs milliers de membres de ce groupe religieux ont trouvé refuge en RDC. La prophétesse Zebiya Ngendakumana recherchée par la justice burundaise depuis 2014 accusée d’incitation à la désobéissance civile reste introuvable depuis plus de cinq ans .

www.sosmediasburundi.org

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