Les partenaires des médias réclament souvent de connaître le nombre de femmes qui figurent dans l’actualité à travers le monde. Même au Burundi, l’Association des Femmes Journalistes trouve que c’est un défi car le monitoring des médias n’intègre pas la dimension genre. Le Conseil National de la Communication (CNC) promet de changer la donne surtout que la loi est muette là- dessus.

Selon Agathonique Barakukuza, présidente de l’AFJO, la participation des femmes dans les médias est nécessaire pour la création d’un espace médiatique pluraliste, tolérant et inclusif. Les femmes apportent non seulement des perspectives distinctes, mais aussi elles mettent aussi en avant des problématiques trop souvent mises de côté. Pour elle, il s’avère crucial pour les médias de faire en sorte que les voix des hommes et des femmes y soient entendues sans discrimination. Pourtant, souligne-t-elle, la femme reste minoritaire au sein des médias burundais.

Bien plus, poursuit Mme Barakukuza, le monitoring des médias fait par les organes de régulation et d’autorégulation n’intègre pas la dimension genre dans sa grille. Il fait remarquer qu’il est important de connaître le nombre de femmes et d’hommes qui figurent dans l’actualité, le type de reportage dans lequel ils sont cités et le rôle qu’ils occupent dans l’actualité. Elle indique que l’AFJO souhaite que le CNC puisse adopter une stratégie d’intégration de l’aspect genre dans la grille de monitoring des médias.

Les médias, reflet de la société

Gabriel Bihumugani, vice-président du CNC, fait savoir que les médias sont le reflet de la société. D’où ils doivent faire ressortir le fait que l’égalité des genres est un droit humain fondamental.
« Dans les médias, le genre implique que les hommes et les femmes soient représentés de façon équitable dans l’information, dans l’utilisation d’un langage neutre et non spécifique pour les hommes comme pour les femmes », explique M. Bihumugani.

Bien que le monitoring soit le poumon du travail du CNC, M.Bihumugani fait remarquer qu’il n’existe nulle part une loi ou des dispositions sur le monitoring. Il promet une retouche de la loi organique et de la grille de monitoring du Conseil National de la Communication et celle de l’Observatoire de la Presse Burundaise pour intégrer la dimension genre.

Journal Burundi ECO
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