Interview de Maria Arena: "Pour les députés conservateurs et libéraux européens, le business des minerais prime sur les droits de l'homme"
Aujourd’hui les eurodéputés de l’influente Commission “Commerce international” (INTA) du Parlement européen se sont prononcés sur le réglement de la Commission Européenne en matière de responsabilité des entreprises dans l'exploitation des minerais des conflits. Les députés de cette commission ont amendé un texte d’un projet législatif dont le but est de briser le lien entre l'exploitation minière, le commerce des minéraux et des métaux et le financement des groupes armés illégaux.
Malgré quelques avancées, la porte-parole du groupe des Socialistes et Démocrates européens (S&D) sur les minerais des conflits, Maria Arena, dénonce aux micros d’IGL “l’hyprocrisie des députés conservateurs et libéraux qui, de peur de froisser les grandes entreprises européennes, s’opposent à l’adoption d’une loi contraignante sur la traçabilité des minerais”.
L’enjeu est de taille: en mai prochain, le Parlement européen se réunira en session plénière à Strasbourg pour, entre autre, voter le texte final sur les minerais du sang. “D’ici là, nous espérons convaincre les députés plus humanistes parmi les conservateurs et les libéraux afin d’adopter une legislation obligatoire pour les entreprises européennes”.
Dans cet entretien, l'eurodéputé belge s'en prend par ailleurs aux lobbyistes du secteur industriel, et notamment l'association patronale européenne, Business Europe, dont elle dénonce les pressions exercées sur les députés du Parlement européen.
Enfin, elle y dresse un bilan de la récente mission du Groupe S&D en RDC, notamment dans le Sud Kivu.
Interview réalisée en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).