De Bruxelles - "Il y a un consensus très fort au niveau international pour s'opposer à une éventuelle candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza, y compris dans la Région des Grands Lacs dont les pays craignent un nouvel afflux de réfugiés". C'est ce qu'a déclaré aux micros d'IGL, Thierry Vircoulon, Directeur du projet Afrique centrale de l'International Crisis Group (ICG) et co-auteur d'un rapport sur le Burundi publié par ce think tank le 17 avril. Dans cette deuxième partie de l'entretien accordé à IGL, Vircoulon estime que "la Communauté internationale est fortement préoccupée par la montée de la tension électorale au Burundi", tout en soulignant "qu'il est temps que celle-ci définisse une stratégie collective pour gérer la situation actuelle. Les acteurs internationaux ne sont par ailleurs pas suffisament engagés auprès de la société civile afin de lui permettre de suivre correctement le processus électoral". Suite aux violences qui sévissent dans le pays, l'expert d'ICG s'inquiète du role "des milices Imbonerakure qui continuent à intimider l'opposition et les populations rurales". 

Dans le cas où le Président Nkurunziza venait à se porter candidat aux prochaines élections, ICG invite "les Groupes d'Amis de l'Accord d'Arusha à se réunir pour appeler tous les partis burundais à soutenir les principes d’Arusha et à rappeler aux responsables des services de sécurité les consequences que pourraient avoir des actes de repression sur la population". Face aux risques de répression à grande échelle, Thierry Vircoulon soutient que “les donateurs du Burundi seraient amener à revoir la cooperation sécuritaire avec ce pays et que la Cour pénale internationale pourrait s’intéresser également à la situation au Burundi comme elle l’a fait dans d’autres pays en période électorale".

Propos recueillis par Joshua Massarenti, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie)