Joseph Kabila à Kananga pour l’ouverture d’un « forum pour la paix » dans le Kasaï
Le président congolais Joseph Kabila est dans le Kasaï depuis lundi, une région en proie à des violences depuis un an. Objectif : participer à un forum pour "la paix".
Un forum pour la paix au Kasaï ? Selon les organisateurs de cette réunion qui doit se tenir pendant deux jours à Kananga, la principale ville du Kasaï, le président Joseph Kabila doit en présider la séance d’ouverture, ce mardi 19 septembre. Preuve de l’importance que les autorités ont voulu donner à l’événement, le Premier ministre, Bruno Tshibala, se trouve également aux côtés du chef de l’État.
« La paix est essentielle. Sans la paix on ne peut pas parler développement », a-t-il déclaré. Mais pour l’opposition, le pouvoir joue un jeu ambigu. Selon le député Claudel Lubaya, qui assure avoir décliné une invitation à la rencontre, celle-ci n’est qu’un « mini congrès du PPRD » (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, au pouvoir). Quant à Elie Mputu, un porte-parole du Rassemblement de l’opposition au Kasaï, a pour sa part exigé la présence du gouverneur du Kasaï central, Alex Kande, à ces assises. Mais ce dernier est visé par une enquête administrative depuis l’éclatement des violences, et est retenu à Kinshasa depuis février.
Bouc émissaire idéal ?
Du côté de la majorité, qui réclame sa démission, le gouverneur Kande fait figure de bouc émissaire idéal. « Il est l’homme par qui le Kasaï se trouve secoué par la violence, son départ peut consoler tant soit peu les victimes », a déclare Job Kuyindama, le porte-parole l’Union des congolais pour le progrès (UPC).
Ancien havre de paix comparé aux turbulences qui secouent depuis 20 ans l’est du pays, le Kasaï s’est embrasé il y a un an après la mort en août 2016 du chef coutumier Kamuina Nsapu, qui s’était soulevé contre le pouvoir de Kinshasa.
Ces violences entre forces de sécurité et milices Kamuina Nsapu ont fait plus de 3 000 morts, selon l’Église catholique, et 1,4 million de déplacés, selon les Nations unies. Deux experts de l’ONU y ont été tués en mars alors qu’ils enquêtaient sur ces violences.
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