Le Président Paul Kagame est en route vers Rome où il est prévu s’entretenir avec le Pape François ce lundi 20 mars. Il y va à quelques jours de la 23^ème  commémoration du génocide des Tutsi de 1994, un génocide commis essentiellement dans les églises où s’étaient réfugiés les Tutsi, croyant que leurs criminels n’allaient pas violer ces sanctuaires.

Paul Kagame va à Rome au moment où de façon superficielle ou allégorique, l’Eglise Catholique rwandaise a récemment tenté de demander pardon pour les paroissiens catholiques rwandais qui se sont fourvoyés dans le génocide des Tutsi, mais alors,   le Pape, au nom de l’Eglise Catholique, n’a jamais  fait le mea culpa, en reconnaissant la grande responsabilité des fidèles et ministres catholiques dans ce génocide commis au vu et au su de toute la Communauté Internationale. Force est de montrer le nombre important de ces paroissiens (90%) qui ont trempé dans ce génocide le plus rapide et sauvage de l’histoire de l'humanité.

Le Président Paul Kagame s’est posé, au cours du dernier Dialogue National (décembre 2016), la question de savoir pourquoi l’Eglise Catholique  n’a jamais demandé pardon pour sa responsabilité dans le génocide des Tutsi de 1994 alors que certains de ses ministres sont pointés du doigt pour avoir joué un rôle macabre dans cette tragédie du dernier siècle. 

Kagame n’avait pas aussi apprécié l’attitude de l’Eglise Catholique dans le procès des prêtres et évêques  présumés coupables du crime de génocide. Ceux qui ont comparu devant le juge, ont été farouchement soutenus par l’Eglise, le Nonce apostolique en personne, participant à toutes les séances du procès. L’illustration frappante est celle  du feu Mgr Misago, Evêque de l’ex-Gikongoro, sud du pays qui a été relâché.  Quant aux autres prêtes pourchassés par la justice, ils  bénéficient d’appui diocésain et  papal, restant non inquiétés dans leurs nouvelles paroisses de l’exil, tel Abbé Wenceslas Munyeshyaka qui vit paisiblement en France.

C’est dans ces circonstances incroyablement difficiles que le Président Paul Kagame va s’entretenir avec le Saint Père François. Pourra-t-il le contraindre à changer d’orientation politique sur la question rwandaise ? Hélas cela paraît t provisoirement  impossible quand on sait le conservatisme idéologique du clergé catholique. Mais alors, les Anglais disent ″Wait and see″ !