Kasaï-Central: un chef milicien condamné à 20 ans de prison
Le chef milicien Kaponia Muenyapale a été condamné mardi 15 mai à de lourdes peines pour participation à un mouvement insurrectionnel et violation de consigne par le tribunal militaire garnison de Kananga. Il était poursuivi pour meurtre de trois personnes dans le village Kamuina Nsapu au Kasaï-Central.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, une attaque armée a fait trois morts dans le village Kamuina Nsapu. Dans le procès en flagrance ouvert le 3 mai devant le tribunal militaire de Kananga, le chef milicien Kaponia Muenyapale surnommé « Kapo» est le seul prévenu. Il est poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, violation de consigne, assassinat et terrorisme.
Dans le verdict rendu mardi, il a été reconnu coupable de deux premiers chefs d’accusation. Durant le procès, l’accusation a soutenu que «Kapo» était un chef milicien à la tête d’un Tshiota- foyer initiatique de la milice Kamuina Nsapu- dans la commune de la Nganza à Kananga.
Le prévenu a lui-même avoué avoir été un milicien. Mais, il a déclaré avoir quitté la milice en septembre 2017. Le tribunal estime que le prévenu n’a pas apporté la preuve de son retrait de la milice. Il l’a donc condamné à 20 ans de prison.
Ancien policier, « Kapo» est aussi reconnu coupable de violation de consigne pour avoir quitté son poste à Kananga et s’être rendu au village Kamuina Nsapu sans l’autorisation des responsables de la police. Il écope de 10 ans de prison.
Mais, pour le meurtre de trois personnes dans ce village, le prévenu a été reconnu non coupable. Le tribunal estimant qu’au cours du procès, aucune preuve n’a été apportée sur la participation de «Kapo» à ce meurtre.
Une décision qui n’a pas satisfait les parties civiles, pour qui le prévenu a facilité le meurtre en donnant des informations aux assaillants, notamment au sujet du positionnement des habitations des personnes tuées dans le village. Les avocats de parties civiles annoncent vouloir faire appel de ce verdict.
Pour le chef d’accusation de terrorisme, le prévenu a également été déclaré non coupable.
Les accusations pour lesquelles il a été reconnu coupable ayant eu lieu au même moment, le condamné ne devrait purger que la peine le plus lourde ; soit 20 ans de prison.
Radio Okapi