jui
13
2015

Kayanza sent les conséquences de la surpopulation

La pauvreté dans les ménages, les abandons scolaires, les litiges fonciers  entraînés par l’exigüité des terres, telles sont les quelques unes  des conséquences dues  à la forte pression démographique que connaît la province de Kayanza. Le conseiller principal au cabinet du gouverneur  invite à cet effet la population de cette circonscription, à pratiquer le planning familial afin de palier à cette situation qu’il qualifie de bombe à retardement.                                                        

Kayanza, une province du nord du Burundi, est classée parmi les trois les plus peuplées des dix-sept  que compte le Burundi. Selon les données statistiques recueillies cette semaine auprès du cabinet du gouverneur de la province de Kayanza, la population vivant dans cette entité administrative s’élève actuellement à 733750 habitants. Cette population est répartie sur une superficie de 1233,24 km² soit une densité de 595 hab. /km².Parmi les neuf communes que compte la province Kayanza, celle de Gatara a déjà atteint une densité de 920 hab. / km² et occupe la première position au niveau national, du moins d’après le rapport du recensement général de la population et de l’habitat effectué en 2008.

Comme l’indique Vianney Ndikumana,  conseiller principal au cabinet du gouverneur, cette forte pression démographique engendre pas mal de conséquences sur le plan social. Il cite entre autres des crimes liés aux conflits fonciers, comme des coups et blessures, voire des assassinats souvent observés chez des personnes issues des mêmes familles. Dans le même ordre d’idées, cet administratif précise que plus de 80% des dossiers traités dans les tribunaux sont relatifs aux litiges fonciers. Dans le domaine de l’éducation, il existe des écoles à classes pléthoriques. A titre d’exemple, les classes de la première année à la sixième année de l’école fondamentale de Kabuye  en commune Kayanza, comptent chacune une centaine d’élèves. Dans l’entretien mené lors de la dernière proclamation des résultats de fin d’année avec Espérance Nizigiyimana, enseignante en troisième année à cette école, elle exprime son indignation : « Encadrer une classe de 100 élèves est un véritable casse-tête : pendant l’apprentissage, certains parmi eux sont souvent distraits et bavardent beaucoup, pendant que d’autres somnolent surtout que la plupart quittent la maison sans avoir rien mis sous la dent. Aussi les évaluations qui devaient être au nombre de 20 par trimestre, sont réduites seulement à 2 ou à 4. Par conséquent le rendement reste loin d’être satisfaisant ». Cette enseignante fait savoir aussi  qu’il s’observe beaucoup de cas d’abandons  scolaires consécutifs à la pauvreté dans les ménages à cet établissement. A ce sujet, il est  à signaler qu’au cours du premier et deuxième trimestre de l’année scolaire 2014- 2015, il a été enregistré à la direction provinciale de l’enseignement à Kayanza, environ 8000 élèves et écoliers  qui ont abandonné l’école à travers toute la province scolaire de Kayanza.

S’exprimant toujours à propos des effets dus à cette forte croissance démographique dans cette province, le conseiller principal du gouverneur  invite les parents à avoir une progéniture dont ils seraient à mesure de supporter la quasi-totalité des  responsabilités.

A cet effet, cet administratif lance un appel au gouvernement de faire appliquer la politique de ne pas dépasser trois enfants par couple afin de pallier à cette situation qui, selon lui,  constitue une bombe à retardement.

Depuis Kayanza, Jean Nahimana pour la Radio-Télévision Nationale du Burundi 

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