mai
08
2020

Kira-Burundi hausse le ton contre “des violations du code électoral”

Ce vendredi 8 mai, à l’issue d’une conférence de presse, la coalition Kira-Burundi dénonce le silence de la CENI face, selon elle, à de multiples violations du code électoral.

Aloys Baricako, président de cette alliance politique, revient sur l’octroi de la nouvelle carte d’électeur et souligne ses incompréhensions. « La carte d’électeur utilisée pour 2018 au moment du référendum constitutionnel était aussi valable pour les élections générales de 2020 !».

Et de pointer du doigt les montants colossaux pour la confection de ces cartes. « La CENI a perdu autour de 2.500.000.000 BIF pour la confection des 5 millions de cartes d’électeur ! »

Selon M. Baricako, pour des raisons diverses, plusieurs inscrits n’ont pas pu bénéficier de leurs cartes d’électeur. « Certaines ont été récupérées par des gens sciemment organisées et d’autres n’ont pas été produites ». Cela indique, d’après le chef de Kira-Burundi, que la raison de l’octroi de la nouvelle carte est destinée à la manipulation du fichier électoral.

Et de relever à ce propos, la non-publication du fichier électoral par la CENI. « La CENI nous parle de 5.000.000 d’électeurs ! Or, sur une population d’à peu près 11 millions de Burundais, majoritairement très jeunes, il est peu probable que nous ayons la moitié d’entre eux en âge de voter ! »  Pour Baricako, la disponibilité d’un fichier électoral est une question de transparence. « Cela permettrait de lever toutes ces incertitudes ! ».

«Des troubles, il y en a des deux côtés »

Aussi, le président de la coalition Kira Burundi se montre également très critique vis-à-vis de la CENI. « La CENI est restée muette face à certains actes contraires aux prescrits du code électoral reprochés au parti au pouvoir notamment le début précoce de la campagne électorale, l’utilisation du charroi de l’Etat, les provocations diverses de l’administration et du parti Cndd-Fdd ! »

Quant aux membres des bureaux de vote, le dirigeant de l’alliance Kira-Burundi avance une composition mono-partisane dans plusieurs endroits. «Les membres de ceux-ci sont essentiellement issus du Cndd-Fdd, l’administration et la société civile acquise à la cause du parti au pouvoir».

Quant aux propos du ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, qui accuse le CNL de troubles à l’ordre public au cours de cette campagne électorale, Baricako nuance les reproches du ministre. « Le ministre devrait élargir son constat. Des troubles à l’ordre public, il y en a des deux côtés (CNL et Cndd-Fdd). »

Pour les causes de ces violences durant cette propagande électorale, Aloys Baricako a une explication. « Ces deux partis politiques sont formés d’ex-rebelles. L’esprit maquisard plane donc toujours sur leur comportement ! A l’image notamment de ce que fait le Cndd-Fdd au pouvoir depuis quinze ans ! »

A la CENI, Aloys Baricako demande la mise en place des membres des bureaux de vote d’une façon inclusive et transparente ainsi qu’un traitement équitable pour tous les candidats.

Pour rappel, la coalition Kira-Burundi est formée de trois partis politiques, RADES-Sangira, PAJUDE et RANAC.

www.iwacu-burundi.org

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