Kirehe: les groupes de cohésion sociale "Amasibo" pour accélérer les législatives
Les groupes de cohésion sociale "Amasibo" sont un ensemble de 10 à 15 familles ayant à la tête hiérarchique, un chef qui assure de liaison entre ces familles et l’autorité de la cellule administrative. Il donne les informations en rapport avec tous les programmes de développement du pays. Pour les législatives de septembre 2018, les Amasibo ont facilité les citoyens à se faire inscrire sur les listes électorales et suscité les femmes à se faire élire.
Les groupes de cohésion sociale "Amasibo" ont permis à tous les citoyens rwandais de connaître l’agenda électoral des législatives prévues du 02 au 04 septembre prochain au Rwanda. Dans le secteur administratif de Kirehe, non loi de la frontière avec la République Unie de la Tanzanie, à 29 km, les "Amasibo" ont facilité les petits et grands citoyens à se faire inscrire sur les listes électorales, se faire corriger et faire la mutation quand ceux-ci ont changé d’adresses.
Le chef de 10 à 15 ménages est le responsable qui informe ses sujets de tout l’agenda électoral. Il ne permet à personne d’échapper au devoir civique et moral comme le souligne le secrétaire exécutif du secteur de Kirehe, Léonard Bihoyiki. "Les préparatifs aux législatifs de septembre 2018 vont bon train grâce aux "Amasibo" opérationnels dans chaque village qui compose le secteur de Kirehe. Chaque chef doit se rassurer que tous ses compatriotes en âge de voter , figurent bel et bien sur les listes électorale", a-t-il expliqué le rôle des "Amasibo" pour informer et implémenter les différents programmes de développement du gouvernement.
Pour la quadragénaire Mukakira Espérance membre du Conseil National des Femmes," Le dynamisme des groupes de cohésion sociale "Amasibo" accélèrent les processus électoral dans les milieux ruraux où la plupart de gens sont sous informés du calendrier électoral et le bien-fondé des élections. Exceptionnellement pour les femmes, elles sont désormais nombreuses à faire élire".
Les personnes stigmatisées sont enrôlées
Les personnes handicapées et les vieilles personnes qui, naturellement sont stigmatisés et par conséquent, ne jouissant pas de leur droit de voter ; ont été enrôlés grâce aux "Amasibo". "Les handicapées physiques, les vieilles personnes, voire les malades ayant connu une dépression au cours de leur vie, figurent désormais sur les listes électorales, différemment d’autres fois, où ils n’étaient pas connus par l’autorité locale", a indiqué le secrétaire exécutif du secteur de Kirehe, Leonard Bihoyiki qui trouve des "Amasibo" comme des structures organisationnelles plus proches de la population et donc plus utile pour informer et éduquer la population sur l’éducation civique.
Abiyingoma Aaron, 49 ans est handicapé physique. Il témoigne que les "Amasibo" ont réveillé la conscience des familles ayant des personnes handicapés à pouvoir les débarrasser de leur isolement. "Ils sont stigmatisés et ne peuvent pas voter. Ils sont décriés et marginalisé. Sans les "Amasibo", ils ne pourraient pas peut-être voter ", prétend ainsi Abiyingoma qui a participé au débat communautaire de Kirehe.
La Commission Nationale Electorale avait établi un moyen informatique destiné aux électeurs pour vérifier leurs noms et faire la mutation sur les listes électorales. Les "Amasibo" ont joué ce rôle de sensibilisation de la population à utiliser ce moyen informatique disponible sur le téléphone portable, même le moins sophistiqué possible. "Ce fut aussi un autre moyen de permettre aux personnes handicapées et vieilles personnes de vérifier leurs noms et éventuellement se faire corriger sans devoir faire un moindre déplacement. Les chefs d’Amasibo ont assuré ce travail citoyen", a informé Léonard Bihoyiki.
Le rôle que jouent les "Amasibo" ne se limite pas uniquement sur les élections. Il s’agit d’un forum des foyers qui habitent un même endroit qui leur permet d’échanger et discuter sur les activités conjointes qui peuvent assurer leur bien-être. Ils peuvent par exemple décrier les familles qui ne scolarisent pas leurs enfants et parler de l’assainissement de leur village.
Adronis Mbazumutima