La communauté internationale condamne les exactions commises au Burundi ces 12 et 13 décembre 2015.
La communauté internationale a condamné les exactions commises au Burundi ces 12 et 13 décembre.
Ci-dessous, les principaux communiqués publiés ces dernières 48 heures.
Union européene
Déclaration conjointe de la HR/VP Federica Mogherini et du Commissaire à la Coopération internationale et Développement Neven Mimica sur la détérioration de la situation au Burundi , suite aux attaques contre des camps militaires vendredi dernier, des actions des forces de sécurité ont eu lieu ce week-end, entraînant la mort de nombreuses personnes, y compris par des exécutions sommaires. Toute la clarté doit être faite sur toutes ces attaques graves afin que leurs responsables puissent être identifiés et rendent compte de leurs actes. Cette dégradation dramatique de la situation demande une réaction déterminée. Elle exige en premier lieu l'ouverture d'un processus politique à travers un dialogue inter-burundais sous médiation de l'Ouganda avec l'aide de l'Union africaine. L'Union européenne, en consultation avec les autorités ougandaises et de l'Union africaine, a décidé de mettre à disposition une contribution financière permettant son lancement immédiat. Tous les acteurs burundais doivent répondre positivement à l'invitation et rejeter toute violence. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Conseil de Paix de l'Union africaine se sont saisis de la situation. Leur action est cruciale pour éviter de nouvelles pertes de vies et un embrasement de la région.
Belgique
Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders s'inquiète fortement des violences qui ont marqué le Burundi ces derniers jours. Il condamne fermement le recours à la violence, tant par les assaillants, que par les forces de sécurité dans leur riposte disproportionnée qui, selon des informations concordantes, aurait donné lieu à des exécutions arbitraires en grand nombre. Le Ministre rappelle la responsabilité individuelle de tous les acteurs impliqués dans des crimes et appelle à ce que dans l'immédiat, une enquête indépendante soit menée. Il invite les autorités à collaborer avec le Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme et les observateurs de l'Union Africaine.
Le Ministre appelle le Conseil de Sécurité des Nations Unies et le Conseil Paix et sécurité de l'Union africaine à se saisir d'urgence de la situation et de prendre les mesures de protection de la population qui s'imposent. Le Ministre a également l'intention d'attirer l'attention de ses collègues de l'Union européenne sur la situation au Burundi lors du Conseil Affaires étrangères de 14 décembre à Bruxelles.
La montée des tensions et les nombreuses victimes dénombrées rappellent l'urgence de mener un dialogue inclusif, comme demandé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, l'Union Africaine et la Communauté des Pays d'Afrique de l'Est. Seuls un tel dialogue et un renoncement à la violence peuvent permettre de prévenir une détérioration de la situation sécuritaire et un glissement vers la guerre civile.
France
La France condamne l’ensemble des violences commises ces derniers jours au Burundi.
Nous demandons que toute la lumière soit faite sur les attaques coordonnées du 11 décembre comme sur les violences perpétrées depuis.
Face à la dégradation de la situation, la France appelle les pays de la région à tout faire pour qu’un processus de négociation soit lancé, avec le soutien de l’Union africaine et des Nations unies.
Conseil de sécurité des Nations Unies
Le Conseil de sécurité demande au Gouvernement du Burundi de rejeter la violence et de protéger les droits de l’homme
Profondément préoccupé par l’impunité et les assassinats quotidiens au Burundi, le Conseil de sécurité a engagé, aujourd’hui, le Gouvernement burundais et toutes les parties à rejeter toute forme de violence et à s’abstenir de « tout acte qui mettrait en péril la paix et la stabilité dans le pays ».
En adoptant à l’unanimité de ses membres la résolution 2248 (2015), le Conseil exhorte également le Gouvernement du Burundi « à garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous », conformément à ses obligations internationales.
L’adoption de cette résolution survient trois jours après la tenue d’une réunion* du Conseil consacrée à la situation dans le pays, au cours de laquelle de hauts responsables des Nations Unies ont mis en garde contre une « catastrophe imminente » et demandé une solution politique d’urgence.
Condamnant fermement les violations des droits de l’homme perpétrées tant par les forces de sécurité que par les milices, les membres du Conseil de sécurité exhortent le Gouvernement du Burundi à adhérer à l’état de droit, « à faire preuve de transparence pour ce qui est d’amener les responsables à répondre des actes de violence » et à coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Le Gouvernement doit également coopérer avec la médiation, menée par la Communauté d’Afrique de l’Est sous l’égide de l’Union africaine, en vue d’organiser « immédiatement » un dialogue interburundais véritable, associant toutes les parties, aussi bien dans le pays qu’à l’étranger, « afin de trouver une solution consensuelle, propre au Burundi, à la crise ».
Le Conseil déclare, en outre, son intention d’envisager des mesures supplémentaires à l’encontre de tous les acteurs burundais qui, par leurs actes ou leurs propos, concourent à perpétuer la violence et entravent la recherche d’une solution pacifique.
Dans le préambule de la présente résolution, le Conseil note la décision de l’Union africaine d’imposer des sanctions contre de tels acteurs et rappelle que le Burundi, État partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, s’est engagé à lutter contre l’impunité des crimes relevant de la compétence de la Cour.
Enfin, les membres du Conseil se félicitent de la décision du Secrétaire général de designer un Conseiller spécial pour la prévention des conflits, qui coordonnera l’action de l’ONU et œuvrera avec le Gouvernement du Burundi et les parties concernées en vue de promouvoir un dialogue interburundais sans exclusive et un règlement pacifique du conflit.
Le Secrétaire général devrait, dans les 15 prochains jours, présenter au Conseil « des options sur la présence future de l’ONU au Burundi ».