La Saint Valentin pour le CNL,… et des revendications
Le parti CNL (Congrès national pour la liberté) a fêté ce dimanche 14 février 2021 son deuxième anniversaire, une occasion pour son leader, Agathon Rwasa d’insister sur certaines valeurs comme l’unité, l’amour, la justice sociale, … et de fustiger l’exclusion, l’injustice et l’impunité.
Pour ce grand événement organisé au jardin public, des cérémonies grandioses agrémentées par groupes folkloriques dont des tambourinaires esquissant des pas de danses synchronisés sous un rythme soutenu et des chansons scandées à tue-tête. Ce n’est pas tout, il y a le tapis rouge déroulé pour le président du CNL et son épouse.
Dans son discours, Agathon Rwasa parle d’une journée spéciale pour le CNL coïncidant avec la Saint Valentin. Il appelle ses partisans à cultiver l’amour parce que selon lui, ’’sans amour pas d’unité célébrée, il y a 9 jours’’.
D’après lui, la Charte de l’Unité nationale viendra pour tenter de corriger l’exclusion, les injustices, l’arbitraire mais c’était du pipeau, un trompe-l’œil, des mots en l’air, puisque quelques années après, le premier président démocratiquement élu sera assassiné avec toutes les conséquences qui suivront.
« La Communauté internationale finira par intervenir pour essayer de rétablir l’ordre par la signature de différents accords dont l’Accord d’Arusha qui semble aujourd’hui négligée », note Agathon Rwasa.
Pour ce leader du CNL, cette unité doit être traduite dans les faits. « L’Unité, l’amour sont aux antipodes de l’exclusion. C’est comme s’il y avait des citoyens de seconde zone ».
Profitant de la présence de quelques administratifs conviés à ce 2ème anniversaire du parti CNL, Agathon Rwasa demandera ces derniers d’être ses ambassadeurs auprès des autorités.
L’appel ou le cri du CNL
« Allez leur dire que leurs bons discours ne sont pas mis en application par les autorités locales. Il faut dire à ces dernières d’être impartiales, qu’il faut prendre tous les citoyens au même pied d’égalité, qu’ils sont égaux devant la loi. Que les harcèlements de nos militants cessent puisque le CNL est reconnu par la loi », insistera-t-il.
Ce n’est pas tout comme message, Agathon Rwasa fustige la justice populaire. « La législation burundaise a aboli la peine de mort. Si quelqu’un est accusé de quoi que ce soit, qu’il soit arrêté par des personnes habilitées et traduit devant la justice. Et que justice soit rendue ».
S’il est reconnu coupable, poursuit-t-il, qu’il soit puni conformément à la loi et s’il n’y a aucune poursuite contre lui, qu’il soit libéré. Pour ce leader du CNL, «les arrestations suivies de disparitions ternissent l’image du pays, tout le monde aspirent à la paix, à la justice et à la liberté».
Et de signaler qu’il y a des militants du CNL injustement emprisonnés : « Il y a 105 membres du CNL qui ont déjà purgé leur peine mais qui sont toujours derrière les barreaux et 38 autres qui ont été acquittés mais qui sont toujours en prison ».
Pour Agathon Rwasa, il faut qu’une telle injustice cesse. « Jusque quand allons-nous vivre l’arbitraire ? La balle est dans le camp du gouvernement ».
Selon le leader du CNL, il ne faut pas qu’il y ait une justice à double vitesse. , « Il faut que tous soient égaux devant la loi. Que ceux qui ont vandalisé nos permanences soient arrêtés et traduit devant la justice. L’intolérance doit cesser ».
Pour Agathon Rwasa, il y a un autre hic. Dans le cadre de la Charte de l’Unité nationale, indique-t-il il ne faut pas que tous le parti au pouvoir s’accapare tous les postes, parce que ses membres ne sont pas les seuls à payer les taxes et impôts. « S’il y a appel d’offre pour un poste, qu’il y ait transparence pour que ce poste soit attribué au plus méritant et non au plus militant ».
Le président du parti CNL plaide pour la redynamisation du secteur privé pour qu’il y ait création d’emplois. « Que les barrières à son épanouissement soient identifiées et levées », suggère-t-il.
Autre grief reproché au gouvernement : la pauvreté des communes alors qu’elles reçoivent environ 570 millions de francs burundais. Là où le bât blesse, regrette Agathon Rwasa, c’est que cet argent destiné au développement des communes ne fait que transiter par les caisses de la communes pour être versé aux coopératives Sangwe, dont la plupart des membres sont affiliés au parti au pouvoir. « Les communes restent pauvres et il paraît que ces fonds ne sont pas bien gérés », s’indigne le leader du parti CNL.
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