oct
07
2017

La virginité à tout prix !

Peur et hésitation… vous submergent quand vous arrivez pour la première fois dans cette boutique, sise à Buyenzi, où tout problème en rapport avec la sexualité ne manque pas de solution.

Il faut regarder de toutes parts, évitant de croiser les regards, avant d’y entrer. Sont exposées toutes sortes de produits dont ceux permettant de « retrouver la virginité ».

Un homme musulman frisant la cinquantaine réserve un accueil chaleureux à quiconque approche la boutique. Ce commerçant est prêt à répondre à tous les soucis sexuels du client qui le sollicite.

Deux jeunes femmes sont accueillies à l’intérieur de la boutique. Après avoir expliqué au vendeur ce qu’elles désirent, ce dernier ne tardera pas à sortir d’un coffre trois produits.

« Shuba », « bonbon », « kalialia »… le vendeur brandit, dans la direction des clientes, chaque produit en le nommant. Ils seront mélangés pour n’en faire qu’un, « efficace pour redevenir vierge. »

Une expérience flippante…

« Shuba » est un produit sous forme de cailloux blancs. D’un geste rapide, le vendeur les écrase avec une grosse pierre. Résultat : une poudre blanche.

« Kalialia » est une poudre verte. Après l’avoir introduite dans le vagin, elle est aussi efficace pour « faire pleurnicher » l’homme de plaisir pendant le coït, d’après le commerçant. D’où son nom « kalialia » qui vient du verbe swahili « kulialia » signifiant pleurnicher.

« Bonbon », sous forme d’une pierre blanche, est aussi écrasé pour donner une poudre.

Après cette tâche, le vendeur mélange les trois poudres à l’aide d’un matériau visiblement conçu à cet effet. Il remet le produit final à une cliente ébahie, ayant l’impression d’être devant un sorcier.

Cette poudre, qui dégage une forte odeur, est introduite dans le vagin deux fois par jour (matin et soir) pendant deux semaines. Il ne faut surtout pas faire des rapports sexuels durant le traitement.

Importés de la Tanzanie, Arabie Saoudite et Dubaï, d’après le vendeur, chaque produit coûte 5.000 Fbu.

Une femme de Buyenzi confie avoir utilisé un de ces produits. Voulant impressionner son futur mari, elle lui a juré qu’elle était vierge. Soucieuse d’entretenir le mythe de la chasteté avant le mariage, elle lui a ainsi refusé tout rapport sexuel.

Quelques jours avant le mariage, elle a dû recourir à une pierre blanche pour « retrouver sa virginité ». Trois semaines après l’avoir introduit dans son vagin, le résultat est probant. « Comme si je n’avais jamais eu de rapports sexuels », assure cette mère qui a vécu, lors de sa nuit de noces, sa deuxième « première fois ». Mais elle précise que la couleur du sang qui a coulé n’était pas normale : « C’était un rouge tendant vers le bordeau. »

Elle confie que beaucoup de jeunes femmes vont à Buyenzi pour chercher ces produits. « Même les religieuses », lâche-t-elle.

iwacu-burundi.org

 

 

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