déc
04
2018

La ZLEC entrera en application quand 22 pays auront déposé leurs ratifications à l’UA

 La Zone de Libre-échange Continentale (ZLEC/CFTA) entrera en application quand 22 pays auront déposé leurs textes ratifiés auprès de l’Union Africaine (UA), selon la Secrétaire Exécutive de la Commission Economique Africaine (CEA), Mme Giovanie Biha.

«Au total, 49 pays ont déjà signé l’Accord de la ZLEC. Douze pays ont déjà ratifié le texte. Il reste que dix autres ratifient pour que la ZLEC entre en application. Certains pays ont mis ces textes dans le processus d’approbation par leurs parlements», a-t-elle indiqué.



Elle a ajouté que la réussite de la ratification dépend de ses avantages équitables. «La ZLEC doit profiter à chacun, même aux pays les moins développés. Il faut identifier au maximum les opportunités et résoudre les défis. Les programmes 2030 des ODD (Objectifs de Développement Durables) et l’Agenda 2063 de l’UA seront réalisés aussi grâce à la mise en œuvre de la ZLRC», a poursuivi la Secrétaire Exécutive de la CEA.



Elle a tenu ces propos lors de la Conférence Economique Africaine 2018 organisée du 03 au 05 Décembre à Kigali, conjointement par le PNUD, la Banque Africaine de Développement (BAD), et la Commission Economique pour l’Afrique (ECA). Cette Conférence a pour thème: «Intégration Régionale et Continentale pour le Développement de l’Afrique».



La ZLEC signée à Kigali le 21 Mars 2018 est une étape historique dans le processus d’intégration du continent. Grâce à la libre circulation des biens et des personnes, au passeport africain qui ouvre les pays aux Africains, à la transformation des produits, et à l’industrialisation, l’intégration créera la prospérité et contribuera aux agendas 2030 et 2063.



L’augmentation de la croissance contribuera à relever les PME (Petites et Moyennes Entreprises). L’on pourra faire le commerce et investir. L’on accroîtra les compétences et l’on diversifiera les économies. Les bénéfices seront élevés au niveau du PIB, toujours selon Mme Biha.



Pour Gabriel Negatu, Directeur Général du Bureau régional de la BAD pour l’Afrique de l’Est, la BAD appuie le programme d’intégration du continent. Cela fait partie des cinq domaines prioritaires de cette institution.



«Il s’agit de connecter l’Afrique par la création d’infrastructures, accélérer le commerce et les investissements, et réaliser l’intégration financière. La BAD veut désenclaver le continent, créer des corridors de commerce par la construction des infrastructures, notamment des réseaux électriques connectés et interconnectés. Plus de $60 mille millions financeront les infrastructures et changeront le visage du continent. Il suffit de concevoir pour cela des initiatives financières. A ce propos, avec $150 millions donnés au Kenya, la BAD a joué son rôle innovateur dans des projets privés, sans garantie même. Une grande partie en électricité est déjà achevée», a indiqué le DG Negatu.



Il a annoncé que durant la présente Conférence de Kigali, l’on lancera l’indice d’ouverture d’un Visa en Afrique afin de faciliter la circulation des personnes et du commerce. La BAD veut un passeport commun en Afrique. Le Rwanda a été le premier à ouvrir ses frontières au Visa pour les Africains.



«Nous sommes encouragés à faire de même pour l’intégration africaine. L’intégration  va ainsi rapprocher les villes. Le choix de Kigali pour abriter cette rencontre est donc symbolique. La mise en œuvre de la ZLEC favorisera le flux du commerce transfrontalier. Nous travaillerons ensemble à travers des solutions pratiques. On éliminera ainsi les frontières qui séparent les populations. L’on continuera le dialogue en termes du commerce intra-africain. On créera des emplois pour les jeunes africains. On leur donnera des opportunités pour changer l’Afrique », a poursuivi le DG de la BAD pour l’Afrique de l’Est.



Pour Mme Ahunna Eziakonwa Administratrice Assistante au Bureau régional du PNUD pour l’Afrique à Addis-Abeba, la ZLEC contribuera à éradiquer la pauvreté pour 560 millions d’Africains qui vivent dans la pauvreté multidimensionnelle. Ce qui est visé, c’est une intégration inclusive, pérenne, qui transcende l’inégalité.



Mme Ahunna a passé en revue les cinq mécanismes qui guident l’intégration: A savoir l’importance de la connectivité pour atteindre la prospérité et les marchés. Seul un Africain sur cinq utilise l’internet alors que le renforcement de l’économie numérique s’avère vital pour désenclaver les 16 pays africains sans ouverture sur la mer.



L’on devra aussi bien gérer et partager équitablement les ressources naturelles (forêts, mines, eau, etc.) et environnementales, avoir une économie diversifiée, lutter contre les changements climatiques. L’on renforcera l’économie bleue au bénéfice des générations futures en raison de la pression démographique, toujours selon l’Administratrice Assistante au Bureau régional du PNUD.



L’on renforcera aussi la gouvernance économique et l’on évitera les conflits et les désastres qui causent des déplacements de populations. L’on impliquera les jeunes et les femmes. L’on luttera contre les crimes transfrontaliers. L’on redistribuera les avantages de l’intégration régionale. L’on réalisera une Afrique pacifique et intégrée. L’on trouvera des solutions qui favorisent la mobilité, la gestion équitable de la terre et des investissements. La diplomatie économique servira d’appui.



Comme mécanismes de financements à élargir, Mme Ahunna a rappelé les $160 millions de fonds souverains, et $334 millions de fonds de pension. L’on privilégiera les partenariats publics-privés, ainsi que la collaboration et la gestion transfrontalières sur des questions environnementales et migratoires. L’on construira ainsi des mécanismes de résilience. Il importe de savoir que l’Afrique a besoin de champions de l’intégration régionale dans les cinq régions.



En guise de conclusion, Mme Ahunna a souligné que l’Afrique doit trouver des solutions africaines à ses problèmes à travers son unité qui s’avère une force en face du monde. Elle a rappelé que l’intégration doit être inclusive pour atteindre les ODD, selon le PNUD.

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