Le Burundi demande un sommet extraordinaire de l'EAC pour vider le conflit avec le Rwanda
Dans une lettre adressée le 4 décembre à Yoweri Museveni, président ougandais en même temps président en exercice de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC), le président burundais Pierre Nkurunziza recommande la tenue d'un sommet extraordinaire de l'EAC dont "le seul agenda" serait le conflit opposant le Burundi au Rwanda.
Après ce sommet, poursuit la lettre, suivra alors le 5è et dernier round du dialogue inter-burundais pour discuter de la feuille de route aux élections de 2020 "déjà adoptée et signée par tous les partis politiques".
"Il est urgent pour l'EAC de connaître le vrai problème à l'origine de la déstabilisation du Burundi. C'est le Rwanda qui a violé l'article 6 du Traité de l'EAC", écrit M. Nkurunziza dans cette correspondance dont une copie est parvenue au Collectif SOS Médias Burundi.
Ainsi, M. Nkurunziza rejette le contenu du rapport du facilitateur dans le dialogue inter-burundais, l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, lequel rapport était sur l'agenda du sommet de l'EAC reporté le 30 novembre 2018 à cause de la non-participation du Burundi.
Ce sommet qui devait aussi analyser le conflit opposant le Burundi au Rwanda a été reporté au 27 décembre 2018.
Les relations sont très difficiles entre le Burundi et son voisin du nord depuis 2015. Le Président burundais Pierre Nkurunziza accuse le Rwanda de soutenir les mouvements politico-militaires qui sont opposés à son troisième mandat contesté, ce que Kigali a toujours démenti. Le Rwanda soupçonne pour sa part une présence au Burundi des rebelles rwandais des FDLR.
Les Rwandais qui vivaient au Burundi ont été expulsés, incarcérés pour espionnage et d’autres y ont laissé la vie. De centaines de Burundais ont été également expulsés du Rwanda officiellement pour séjour illégal.