mar
18
2020

Le Burundi est il à mesure de diagnostiquer la maladie COVID-19?

Depuis quelques semaines, le gouvernement burundais a installé un centre de confinement dans un hôtel dans la capitale économique Bujumbura. Y sont admises toutes les personnes en provenance des pays de l’Union Européenne, de l’Iran, de la Corée du Sud, de la Chine, du Japon, des États-Unis et de la Grande Bretagne pendant 14 jours. Mais une alerte lancée ce mardi matin par une ressortissante française ayant été en contact avec un cas confirmé au Rwanda a suscité des interrogations. Jusqu’à 17:20 minutes de ce mardi, l’équipe du ministère en charge de la santé n’avait pas encore bougé pour la dépister ainsi que sa collocatrice. (SOS Médias Burundi)

La ressortissante française a eu le dernier contact le 5 mars avec un cas confirmé porteur de coronavirus au Rwanda le 16 mars à Kigali.

Elle et sa collocatrice ont vite informé la direction de l’école française de Bujumbura où elles enseignent ainsi que l’ambassade de France au Burundi hier soir, et le ministère en charge de la santé a été mis au courant ce matin vers 8h.

Paradoxalement, le laboratoire de l’Institut National de Santé Publique et le ministère en charge de la santé n’ont envisagé un test pour les deux Françaises que vers 17:20, d’après des sources au sein du ministère en charge de la santé.

Ce, après réception d’un appareil « PCR temp réel MyGo Pro » permettant d’augmenter « la capacité du diagnostic pour le laboratoire national de santé publique ».

Selon nos sources, l’ambassade de France a demandé à ce que les deux femmes soient testées dans le cadre d’un protocole officiel, en vain.

L’école française de Bujumbura dont les deux Françaises sont salariées est fermée par précaution depuis ce mardi.

Elle devrait rouvrir après le rapport des résultats des tests sur les deux enseignantes, selon des sources proches de l’établissement.

Selon une sources au SNR ( Service National de Renseignements), ce service a plutôt été informé par certaines autorités que les deux femmes ont refusé d’être testées au Burundi.

Des sources proches du dossier estiment qu’il y a des officiels qui ont l’intention de « montrer que tout va bien et qu’il n’y a pas à s’alarmer même si l’épidémie est déjà signalée dans les pays limitrophes comme la Tanzanie, le Rwanda et la RDC sans oublier le Kenya par lequel la plupart de passagers en provenance de l’Occident et de l’Asie transitent avant de regagner le Burundi ».

Pour elles, les « fins électoralistes » seraient à la base de ce comportement.

Le ministère de la santé et de lutte contre le sida s’est contentée de répondre que « le matériel est suffisant sur toutes les entrées ».

La facture pour les individus confinés à l’hôtel Source du Nil dans la capitale économique Bujumbura, au nombre de 60 jusqu’à hier est supportée par la Banque Mondiale,selon nos sources.

Une chose est sûre : aucune faveur pour les personnes en provenance des pays concernés par la mesure de mise en quarantaine.

Dernièrement, trois américains dont un diplomate et un homme d’affaires burundais ont été refusés l’accès au territoire burundais après avoir refusé de transiter par le centre de l’hôtel Source du Nil à leur arrivée à l’aéroport de Bujumbura, selon des sources à cet aéroport.

www.sosmediasburundi.org

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