nov
07
2019

Le cancer reste une menace pour le Burundi

Difficultés de prise en charge, insuffisance des mesures préventives et des moyens de diagnostic insuffisants sont, entre autres, les facteurs qui augmentent les cas de cancer au Burundi.

« Le problème du cancer au Burundi a été longtemps sous-estimé par manque de moyens d’investigations cliniques suffisants et surtout à cause de la pression exercée par les maladies transmissibles et carentielles sur les services de santé », a affirmé Dr Pierre Gérard Minani, dans une conférence des différents intervenants dans la lutte contre le cancer, ce mercredi 6 novembre.

Une occasion de clôturer un camp médical organisé conjointement par le ministère de la Santé publique, la clinique Van Norman de l’Université Espoir d’Afrique et Meenakshi Hospital de l’Inde, du 21 octobre au 5 novembre 2019.

Selon le rapport sur les données du camp médical, le cancer constitue un problème de santé publique au Burundi. Un triage effectué dans quatre hôpitaux (Ngozi, Kibuye, Makamba et Van Norman) sur 450 patients confirme. Les résultats du dépistage montrent que 111 patients avaient des lésions susceptibles d’être des cancers soit 24,66%, fait-il savoir.

Selon Dr Minani, les 6 cancers les plus suspectés pendant le camp médical sont le cancer du sein, de la prostate, du col du foie, le cancer colorectal et l’ostesarcome.

Dr Minani énumère les difficultés de prise en charge, notamment le manque de personnel qualifié en quantité et qualité. Pas d’oncologue et de radiothérapeute et manque quasi systématique de médecins spécialistes à l’intérieur du pays. Il évoque aussi le manque de moyens de diagnostic, de centres spécialisés dans la prise en charge du cancer, l’absence de radiothérapie et chimiothérapie. Et de déplorer : « La prise en charge actuelle se limite à une chirurgie (exérèse tumorale) quand elle est possible et que le patient est capable de payer le coût de l’opération », avant de marteler: «La prévention du cancer reste difficile. Les mesures de prévention sont insuffisantes ».

Des facteurs de risque

Dr Jean Bosco Girukwisha, porte-parole du ministère de la Santé publique, évoque les facteurs de risque. Les principaux facteurs d’augmentation de la charge cancéreuse sont essentiellement le tabagisme, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et la mauvaise alimentation. Dr Girukwisha plaide pour une sensibilisation accrue de la population sur cette maladie. Et d’annoncer qu’un centre de dépistage du cancer dénommé « Buja Path » est déjà fonctionnel. « Grâce à l’appui de Meenakshi Hospital, un centre de traitement du cancer sera installé à Van Norman Hospital. La télémédecine sera utilisée ».

Signalons que le nombre de cas de cancer recensés en 2018 au Burundi est de 8682 cas, dont 4914 cas chez la femme et 3768 cas chez l’homme.

www.iwacu-burundi.org

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