Le dialogue d’Arusha dans l’impasse ?
Le facilitateur a dépêché un émissaire pour demander une immunité provisoire aux personnes poursuivies par la justice. Le président Pierre Nkurunziza a dit niet.
« Le président de la République a répondu à la correspondance que le facilitateur Benjamin William Mkapa lui a adressée », dixit le porte parole du président, Jean Claude Karerwa.
Le message lui est parvenu en date du 27 février 2017. Il demande l’immunité provisoire pour certaines personnes qui sont accusées de différentes infractions, surtout la tentative du coup d’Etat de 2015. Ceci pour permettre à ces personnes de participer au dialogue inter-burundais d’Arusha.
Le numéro Un burundais a réagi à cette correspondance en signifiant au facilitateur qu’une telle mesure ne peut être prise. Elle est en contradiction avec la Constitution qui ne permet pas au président de la République d’accorder une immunité provisoire. Selon lui, ces personnes pourraient être régies par l’article 171 de la loi no 1/05, portant révision du Code pénal qui autorise seulement au pouvoir législatif à accorder une amnistie à de telles personnes.
Dans sa correspondance, Pierre Nkurunziza a également émis des propositions à la facilitation. Il s’agit, entre autres, que le dialogue puisse se conclure dans les délais fixés par le facilitateur lui-même. C’est-à-dire avant la fin du mois de juin.
Selon le président burundais, il faut également rapatrier le dialogue pour permettre à plusieurs personnes d’y participer. Il a appelé au respect de l’esprit et de la lettre de la loi burundaise ainsi que les instruments internationaux.
Et il a enfin demandé au facilitateur de convaincre les protagonistes du conflit burundais d’engager un débat constitutionnel pour que d’ici 2020 il y ait une autre Constitution sans équivoque, mais aussi une loi électorale pour que les Burundais ne se souviennent pas de régler leur compte plus tard.