aoû
30
2019

Le droit de libre circulation des réfugiés bafoué par certains pays de l’EAC

Bien que des titres de voyage biométriques soient octroyés aux réfugiés burundais qui sont en Ouganda et au Rwanda, certains pays de l’EAC exigent des frais de visas aux détenteurs de ces documents pour y entrer. Ces réfugiés demandent que leur droit de libre circulation soit respecté

Les pays qui demandent des frais de visas pour les réfugiés burundais, les détenteurs des titres de voyage, sont le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie.

Ces frais varient d’un pays à l’autre. Le Kenya et la Tanzanie exigent 50 dollars alors que le Rwanda fait payer 30 dollars.

Aloys, un jeune de 27 ans, réfugié en Ouganda raconte: “En mars 2019, je me suis rendu au Rwanda pour participer à une fête familiale. Arrivé à la frontière rwando-ougandaise de Gatuna, les services de l’immigration m’ont demandé de payer 30 dollars comme frais de visa. Comme je n’avais pas cet argent et que je n’étais pas au courant de cette exigence, j’ai été bloqué à la frontière toute la nuit. Et c’est un collègue qui venait d’Ouganda qui m’a finalement avancé cette somme”. 

Ce jeune homme s’indigne et estime que “qu’il est regrettable d’exiger 30 dollars d’un réfugié qui est donc vulnérable. »

Plus de cinq personnes détentrices des titres de voyage délivrés par le Rwanda ont également témoigné à SOS Médias qu’elles ont été bloquées à la frontière avec le Kenya et la Tanzanie. Et pour d’autres, ils ont été obligés d’annuler leur voyage vers ces deux pays.

Parmi ceux-là, figurent des patients, des étudiants, des fonctionnaires, des avocats et bien d’autres. « Et pourtant ce sont des ressortissants de la Communauté est-Africaine, EAC qui désirent circuler à l’intérieur de la même communauté, » se désolent des témoins.

VIOLATION DU TRAITÉ DE L’EAC

Contacté, un  professionnel du droit souligne que ces pays violent le traité de l’EAC.

“Le protocole de l’EAC est clair là-dessus. Il garantit la libre circulation des personnes, des biens et des services dans tous les pays de ce bloc,” dit-il.

Donc, ajoute-t-il, ce protocole accorde une liberté de mouvement à tous les ressortissants des pays de l’EAC, qu’ils soient réfugiés ou pas, à conditions qu’ils aient un document de voyage délivré par l’un des pays membres de l’EAC.

Selon cet avocat qui plaide aussi devant la cour de l’EAC, cette mesure des  pays qui bloque des détenteurs des titres de voyage est attaquable devant les instances judiciaires régionales ou africaines car, indique-il, il s’agit d’une violation des droits de l’Homme.

La Communauté des réfugiés burundais en Ouganda, COREBU, a pris le devant pour demander au HCR et aux pays qui délivrent ces documents de voyage de lever ces frais de visas.

La COREBU envisage continuer le plaidoyer en envoyant des correspondances auprès du HCR-Uganda, tout en donnant une copie aux différentes ambassades des pays de l’EAC en Ouganda pour trouver solution à cette problématique.

Ce document de voyage pour les réfugiés est régi par la Convention de Vienne du 27 juillet 1951. Sur la première et la dernière page de ce passeport, il est mentionné que son détenteur est libre de circuler dans tous les pays membres de l’ONU.

Par SOS medias Burundi

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