Le gouvernement burundais satisfait des consultations avec l'Union Européenne
Bruxelles - « Le Gouvernement du Burundi est satisfait de la réunion tenue ce jour dans le cadre de l'article 96 de l'Accord de Cotonou, parce qu'elle a permis de relancer le dialogue entre lui et l'Union Européenne ». C'est ce que l'on apprend dans un communiqué de presse publié hier soir par le gouvernement burundais sur son compte Twitter, à l'issue des consultations qui se sont déroulées à Bruxelles avec l'UE.
Sous la conduite du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Alain Aimé Nyamitwe, « la délégation burundaise a donné tous les gages de bonne volonté du gouvernement quant au renforcement de la Bonne Gouvernance, la situation des droits de l'homme et l'état de droit ».
Un point de vue que l'UE ne semble pas partager. En effet, dans son communiqué diffusé peu avant celui du gouvernement burundais, l'Union Européenne « considère que les positions exprimées par [le gouvernement burundais] ne permettent pas de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat avec la République du Burundi. Ces positions ne permettent pas non plus de répondre de façon satisfaisante aux décisions du Conseil Paix et Sécurité de l'Union Africaine des 17 octobre et 13 novembre 2015, en particulier sur la nécessité de la mise en œuvre rapide d'un dialogue sincère et inclusif, fondé sur le respect de l’accord d’Arusha ».
Une source de l'UE contacté a par ailleurs déclaré que « les consultations ont été décevantes, mais le dialogue va se poursuivre ». La balle semble donc dans le camp du gouvernement burundais, qui a critiqué ouvertement l'UE pour avoir rendu public publier un communiqué « qui fait fi des déclarations du Gouvernement" et dans lequel "il est a noté qu'aucune sanction n'a été prononcée".
Selon des informations recueillis auprès de l'UE, les consultations d'hier ne prévoyaient pas l'annonce de nouvelles sanctions, mais un dialogue franc sur des questions très précises telles que la situation des médias et des droits de l'homme, les exactions extra-judiciaires et le désarmement. En revanche, l'UE a annoncé que « des mesures conservatoires pourraient être prises quant aux activités de coopération en cours et en limitant des activités de coopération nouvelles aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations. L’engagement ferme et opérationnel du Gouvernement du Burundi à participer dans les meilleurs délais au dialogue cité ci-dessus, comme d’ailleurs demandé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa Résolution 2248 du 12 novembre 2015, constituera un signal positif ».