Le gouvernement s’approprie l’hôpital REMA de la Maison Shalom
Selon une information diffusée par Maison Shalom ce 23 février 2015, le ministre burundais de la santé a ordonné au Directeur provincial de la santé d’ouvrir par la force l’hôpital REMA. Après avoir défoncé les portes du bureau de la direction de REMA, ils ont pris toutes les clés et ont ouvert. Le ministre a nommé un nouveau directeur du nom de Niyonizigiye Diomède, selon les informations diffusées par Maison Shalom. « Tout ceci a été fait sans information ni consentement à la Maison Shalom qui est le seul propriétaire de l’hôpital Rema. », apprend-on de cette organisation qui « dénonce énergiquement cet acte illégal de s’approprier de son hôpital Rema et met en garde le gouvernement du Burundi, que la justice sera faite tôt ou tard. Par ailleurs, tout le matériel et équipements sont inventoriés jusqu’aux moindres détails ».
Depuis les débuts de la crise politico sécuritaire au Burundi, l’organisation Maison Shalom a dénoncé les violations fragrantes des droits de l’enfant ; ce qui lui a valu à tort le titre de « rebelle ».
Des actes de répressions ont été menés contre la Maison Shalom : La plupart de ses cadres ont été menacés et ont dû fuir le pays en commençant par sa fondatrice; les comptes bancaires ont été bloqués sur demande du procureur général de la république le 04 novembre 2015; toutes ses activités ont été suspendues par ordonnance ministérielle n° 530 du 1597 du 23 novembre 2015. Par conséquent, tous les employés sont en chômage.
Et pourtant en 2010, le Président Pierre Nkurunziza avait vivement félicité Maison Shalom...
A Ruyigi, le 5 mars 2010, au terme d’une visite de l’hôpital Rema, le Président Pierre Nkurunziza a vivement félicité les initiateurs du projet et constaté que l’institution a « une bonne leçon » à donner aux autres initiatives privées pouvant collaborer avec le gouvernement, d’après ce qui avait été diffusé sur le site de la Présidence de la République du Burundi.
L’hôpital a en effet adhéré à la politique du gouvernement en rapport avec la gratuité des soins de santé pour les femmes qui accouchent et pour les enfants de moins de cinq ans, contrairement à ce qui s’observe dans d’autres infrastructures sanitaires privées du pays.
Après un tour soigneusement guidé des différents services de l’hôpital, Pierre Nkurunziza a vivement félicité Marguerite Barankitse, initiatrice en chef de cette œuvre on ne peut plus grandiose, qu’il n’a pas hésité à prendre pour exemple aux nombreux de Burundais qui ne s’engagent pas suffisamment ou pas du tout en faveur de leurs compatriotes.
« D’ordinaire, de tels hôpitaux sont construits dans la capitale Bujumbura ou tout au moins aux chefs lieux des provinces pour gagner le maximum d’argent sans aucun souci des frères pauvres de la campagne », a-t-il observé.
Selon le Médecin Directeur de cette institution, en plus des soins ordinaires, les patients bénéficient gratuitement d’une alimentation et sont assistés au niveau de leur propreté.
« Cet hôpital a bien de leçons à donner aux autres institutions privées qui ne jouent pas encore leur rôle de complémentarité avec les services de l’Etat », a fait remarquer le Chef de l’Exécutif Burundais.