Le manque d’emploi est un  défi majeur auquel font face aujourd’hui les jeunes diplômés de la province de Kayanza. Cette situation contraint certains parmi eux à vaquer à des activités peu lucratives pendant que d’autres passent des journées entières à faire l’oisiveté. Sur ce, d’aucuns souhaitent que le gouvernement mette en place une politique de la création d’emploi afin de faire baisser le chômage.

Ces jeunes sans emploi sont pour la plupart des lauréats des humanités. La plupart sont diplômés des sections d’enseignement pédagogique. Avec le peu d’emplois pouvant être disponibles dans le secteur de l’enseignement chaque année, le nombre de ceux qui sont embauchés est très infime. Selon le rapport de l’année scolaire 2014-2015 de la direction provinciale de l’enseignement (DPE), sur 1510 qui avaient postulé pour enseigner à l’école primaire, seuls 68 ont été retenus. Soit un taux de 4.5%. Toutefois, la chance d’être sélectionné n’est donnée qu’aux seuls diplômés D7 ayant fait la section normale. Quant aux diplômés D6 qui ont fait les deux années des lycées pédagogiques, leurs dossiers ne sont plus considérés depuis bientôt 4 ans. Cela est confirmé par le directeur de la province scolaire de Kayanza.

Alors ceux qui ne se retrouvent pas des années successives sur les listes des nouveaux engagés, nourrissent un sentiment de désolation et disent ne pas savoir à quel saint se vouer. Antoine Miburo, 28ans, est de ceux-là. Rencontré à la DPE Kayanza, il nous confie, l’air maussade : « j’attends obtenir du travail depuis 3ans, mais en vain. Je devrais prendre la houe pour cultiver si mes parents avaient un lopin de terre suffisant. Malheureusement non. Franchement, je n’ai pas la visibilité de mon avenir ». Comble d’infortune, la province Kayanza est confrontée à une forte pression démographique à tel point que la densité par km² est de 595 habitants. L’exigüité des terres, conséquente à cette pression démographique pousse la plupart de ces jeunes diplômés à l’oisiveté, passant des journées entières sur des voies publiques, en groupes connues sous le jargon de « ligala ».

Néanmoins,  les plus laborieux des autres exercent de petits métiers. Quoique  peu lucratifs, ils aident ces jeunes à subvenir à certains de leurs besoins, comme ils le déclarent eux-mêmes. A titre d’exemple, on en trouve qui font le transport des passagers sur des vélos, qui servent comme aide-maçons sur des chantiers de construction.  Il y en a aussi qui pratiquent le commerce ambulant de divers articles, d’autres sont employés dans des hôtels, les restaurants et les bistrots. Tous ceux qui travaillent dans ces différents domaines disent le faire par contrainte car ils ne gagnent que des revenus minables. Jean Baptiste Irakoze, diplôme en poche est un de ces jeunes qui sert dans un cabaret. Il raconte : « Je perçois 30.000FBU. Avec cette somme, je dois me nourrir et payer le loyer. C’est honteux pour un diplômé » martèle-il le visage visiblement triste.

Suite à cette situation, d’aucuns souhaitent que le gouvernement mette en place une politique de la création de l’emploi afin d’endiguer le chômage.

Jean Nahimana, correspondant de la RTNB  à Kayanza