juin
09
2018

«Le président Nkurunziza n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020»

Le discours du président Nkurunziza ne portait pas sur sa candidature, mais plutôt sur la fin de son mandat en cours. C’est l’avis de Gertrude Kazoviyo, professeure d’universités et analyste du discours. Elle s’exprime au lendemain du discours différemment interprété du chef de l’Exécutif burundais.

«Il n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020. Il a tout simplement indiqué que son mandat va se terminer en 2020 et s’est déclaré engagé à soutenir celui qui sera élu».

Cette universitaire trouve normal que les gens commentent différemment le discours du chef de l’Etat burundais : «Le public à qui il s’est adressé est composite».

Certains tirent profit de son pouvoir, d’autres sont déçus. D’autres encore sont indifférents par rapport à ses mandats. Et d’ajouter la communauté internationale qui observe le numéro Un burundais. «Cela est conforme à la composition du public qui a écouté son discours».

En outre, cette analyste du discours explique l’ambigüité du discours présidentiel par le comportement de certains de ses pairs africains. A titre d’exemple, elle évoque le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara : «Celui-ci promet de s’exprimer sur sa candidature en 2020. C’est au moment où les élections auront lieu cette même année».

Il en est de même pour le Congolais Joseph Kabila. «L’élection, c’est en moins de 6 mois mais il a toujours refusé de dire quoi que ce soit». Pourtant, la Constitution en vigueur dans son pays ne l’autorise pas de se représenter, etc.

D’après Mme Kazoviyo, le discours du président Nkurunziza de ce jeudi 7 juin prête à confusion. Elle s’en tient à ce qu’il a dit fin 2016 lors d’une séance de questions publiques à Rutana : «C’était le 31 décembre, il a clairement dit qu’il pourra se représenter si le peuple le souhaite».

Pour rappel, le chef de l’Etat burundais avait alors dit : «Si la nouvelle Constitution le permet et que la population le demande, je ne vais pas me dérober». Et d’ajouter qu’il respectera la décision des Burundais : «Si vous avez besoin de quelqu’un d’autre, je m’effacerai sans problème».

La professeure Kazoviyo appelle les journalistes à soumettre la question au concerné afin qu’il éclaire l’opinion.

iwacu-burundi.org

 

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